Grotte :

n. f. Cavité naturelle de grande dimension, taillée dans la roche.

Les grottes peuvent être ouvertes sur l'extérieur (on parle alors d'abri sous roche) ou souterraines. Elles sont généralement associées aux affleurements calcaires qui ont subi les effets de la dissolution par les eaux. Leur exploration fait l'objet de la spéléologie, qui étudie le développement des cavités, la formation des concrétions, ainsi que la flore et la faune. Parmi les grottes, on distingue généralement les puits (ou avens), qui débouchent à la surface du sol, les galeries, qui sont horizontales ou inclinées suivant les couches de terrain, et les salles, qui sont des élargissements des galeries. L'ensemble constitue des réseaux très étendus. On s'est longtemps représenté les grottes comme une suite de longs couloirs uniformes ; or l'exploration spéléologique a montré qu'elles s'agençaient en de très complexes réseaux, souvent labyrinthiques, associant trois types de conduits : les galeries adoptent des formes très variées, parfois si basses qu'il faut y ramper, parfois hautes mais si étroites que l'on n'y progresse que de profil. Les puits, qui correspondent aux sections verticales, permettent de raccorder deux galeries, ou de passer d'un étage du réseau à l'autre. Enfin, les salles marquent des élargissements parfois spectaculaires : la plus vaste salle connue à ce jour, Sarawak Chamber (dans le nord de Bornéo), couvre une superficie de 16 ha ! La grotta Gigante, située à 12 km au nord de Trieste, en Italie, est une immense nef, trois fois plus haute que la basilique Saint-Pierre de Rome ; dans les grottes des Demoiselles, en Languedoc, la cathédrale est une salle de 48 m de hauteur.

Le réseau de Mammoth Cave, dans le Kentucky, a ainsi été exploré sur plus de 530 km, accessibles par 21 orifices différents. Si l'exploration d'un très grand gouffre peut être menée en deux ou trois saisons, la reconnaissance de si vastes réseaux se poursuit nécessairement sur des décennies.

L'action des eaux.

Ces formes résultent de l'action chimique des eaux, qui élargit les conduits et provoque parfois l'effondrement de leur toit. L'eau qui chemine dans la roche contribue à la formation des stalactites et des stalagmites. Les stalagmites sont des concrétions de calcite cristallisée qui reposent sur le plancher d'une grotte, le plus souvent à l'aplomb d'une stalactite, attachée à la voûte. Généralement, les stalactites et les stalagmites prennent la forme de cylindres verticaux à l'extrémité arrondie, mais il existe aussi des stalactites en draperie, en pendeloques ou en piliers.

Si les grottes sont très répandues dans les terrains calcaires, certaines se sont aussi formées dans les roches volcaniques, où des tunnels de lave se sont creusés.

Enfin, au bas des falaises de certains littoraux, des grottes marines résultent de l'action des vagues, qui creusent les zones de faiblesse des affleurements rocheux. Des couloirs, des puits et des grottes peuvent ainsi se former quand des masses rocheuses se détachent sous les coups de boutoir des vagues.

Les grottes et l'homme.

Les grottes les plus proches de la surface et les plus vastes ont souvent servi d'habitat, de refuge et de lieu de culte. Généralement, les habitats troglodytiques se limitaient au porche de la grotte ou à des abris sous roches, car il fallait se ménager une source de lumière suffisante et laisser s'évacuer la fumée des feux. De nombreuses populations préhistoriques ont profité des grottes et des abris sous roche, et laissé des peintures et des gravures sur leurs parois (art pariétal).

Aux époques historiques, de très nombreuses grottes ont été aménagées en sanctuaires, parfois de grande renommée comme la Sainte-Baume en Provence. D'autres cavernes ont été puissamment fortifiées, d'autres encore ont été exploitées pour les gisements divers qu'elles recélaient (phosphates, fer, salpêtre...).

Les grottes sont aussi, aujourd'hui, des lieux touristiques, où les visiteurs viennent admirer les dentelles formées par les stalactites et les stalagmites, ou les cours d'eau souterrains.

Voir aussi :

• spéléologie