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Le blog du Niphargus déchaîné

PUTAIN J’Y CROIS PAS ! : l'affaire


Faits divers
L´alpiniste confirmé, âgé de 18 ans, écroué hier en Savoie

L´IVRESSE des cimes leur a-t-elle tourné la tête au point qu´ils n´aient pas mesuré la gravité de leur geste ? Une semaine à peine après l´accident, trois jeunes grimpeurs ont reconnu avoir provoqué la chute d´un spéléologue grenoblois de 30 ans dans le massif de la Croix-des-Têtes (Savoie). Agés de 18, 19 et 20 ans, ils ont été mis en examen hier et le plus jeune a été écroué à la prison d'Aiton, près d'Albertville. Les trois garçons se sont présentés vendredi à la gendarmerie de Saint-Jean-de-Maurienne qui avait lancé un appel à témoins aussitôt après le drame.

Pressés par leur entourage qui savait qu'ils avaient récemment exploré la voie de la Croix-des-Têtes, ces jeunes alpinistes confirmés ont finalement avoué devant les gendarmes : le 25 juillet, ils ont coupé avec un couteau une corde fixée par des spéléologues sur une paroi à pic.

Une chute qui aurait pu être fatale

Le 8 août, L. V. s´est saisi de cette corde en sortant d'une grotte qu´il venait d'explorer avec deux camarades du spéléo-club de Chambéry. Précipité dans le vide, il a atterri 60 mètres plus bas sur un éboulis. Cette chute aurait pu lui être fatale. Grièvement blessé, le jeune homme souffre d´un traumatisme crânien et de multiples fractures. Son état s´améliore, mais il reste hospitalisé à Grenoble.

Très vite, les gendarmes s´étaient lancés sur la piste d´un sabotage. Un message, laissé fin juillet sur le registre du refuge le plus proche, avait attiré leur attention. Le scripteur anonyme y accusait, en termes violents, les spéléologues de dégrader les sites en laissant des cordes au milieu des parois. Confondu par une analyse graphologique, le plus jeune des trois garçons a finalement avoué avoir coupé la corde, « dans le but de saccager les installations des spéléologues ». Il a été mis en examen hier pour « violences volontaires et dégradations volontaires » et incarcéré. Ses deux camarades sont poursuivis pour « omission à prévenir une atteinte à l´intégrité corporelle ». Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

« Enervés » par les cordes

Originaires de la région de Saint-Jean-de-Maurienne, tous trois sont des grimpeurs expérimentés. L´un d´eux possède même le brevet d'accompagnateur de moyenne montagne. « Tous les pratiquants de la montagne savent qu´on ne coupe pas une corde quand on ne sait pas à quoi elle sert », a constaté le commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne de Bourg-Saint-Maurice chargé de l´enquête.

Beaucoup de grimpeurs fréquentent cette zone de la vallée de la Maurienne, riche en voies d´escalade, et n´apprécient pas l´arrivée récente sur les lieux de leurs exploits de quelques spéléologues. Mais de l´avis des familiers du coin, aucune guerre ouverte ne sévit entre les fans des cimes et les amoureux des abîmes. Les trois jeunes gens mis en examen ont déclaré avoir été « énervés » par la vue des cordes installées sur leur chemin. Ils risquent de payer cher ce mouvement d´humeur aux conséquences dramatiques.

Le Parisien 17 août 1998

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