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Les principales zones karstiques mondiales Le relief karstique |
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Introduction. Présentation
Le mot «Karst »
vient de Kras, région de Slovénie où ce relief est bien présent.
Le mot « Kras » fut germanisé en Karst lors de l’intégration
du pays à l’Empire Austro-hongrois. Ce relief particulier a été
étudié par les géographes autrichiens au 19ème siècle.
Près de 20% de la surface terrestre émergée est constituée de karst. En France, des paysages karstiques se rencontrent sur presque la moitié du territoire : dans les Alpes, les Pyrénées, le Jura, les Préalpes provençales, le Plateau Lorrain, le Bassin Parisien, le Bassin Aquitain, les Causses…. Processus chimique de dissolution de la roche par l’eau
Cet acide carbonique
va se dissocier en présence d’eau :
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Structures dues à l’action de l’eau sur les roches au cours de cette dissolution
En surface, le relief
karstique peut se traduire par l’apparition de lapiez, de dolines,
d’avens…. Nous allons décrire quelques formations : Les lapiezOn dit aussi lapiaz,
lapié ou karren (dans le Jura). Ce sont des rigoles de dissolution
plus ou moins parallèles, tracées sur les sols calcaires par l’action
de l’eau (ruissellement) ou par les alternances de gel et de dégel.
La roche est comme déchiquetée, dentelée, avec des aspérités coupantes
parfois, des trous, des crevasses, des rainures…..
Quand des argiles issus
de la décarbonatation (argiles de décalcification) s'accumulent
dans les creux du lapiaz, une végétation peut s'y installer. Dans
le cas contraire, le lapiaz est complètement stérile.
Les paysages ruiniformesCe paysage, typique
des régions karstiques présente un aspect de ruines (d’où son
nom). Il s’agir de formes dues à l’érosion lorsque le sous-sol
est hétérogène (calcaires et dolomies par exemple, ou grès et
calcaires). L’action de l’érosion est inégale, les roches les
plus résistantes (aux agressions physiques ou chimiques) formeront
des reliefs alors que les roches les moins résistantes disparaîtront
et formeront des parties en creux.
Les dolinesCe sont des dépressions
plus ou moins arrondies de la surface dans laquelle le calcaire
a été dissout par l’eau de pluie, provoquant l’affaissement du
sous-sol. Les argiles de décalcification (résidus de la dissolution
chimique du calcaire) s’accumulent au fond de ces dolines, retenant
l’eau et rendant ces surfaces fertiles et cultivables.
Dans certaines régions, ces dolines ont été aménagées en les pavant de calcaires pour en faire des abreuvoirs pour les animaux. L’argile présente en dessous empêche l’eau de s’échapper :
Les avensCe sont des gouffres
caractéristiques des régions karstiques. Ils sont le plus souvent
formés par l’effondrement de la voûte d’une cavité souterraine
au cours de la dissolution du calcaire. Un aven communique généralement
avec une grotte souterraine et tout un réseau de galeries.
L’aven Armand est en
France l’un des sites les plus connus. On peut aussi citer le
gouffre de Padirac.
Les pertesUne perte est une ouverture
par laquelle un cours d’eau devient souterrain après un trajet
à l’air libre. Il ressortira par une résurgence. Un exemple connu
est la grotte du Mas d’Azil en Ariège qui voit l’Arize disparaître
sous terre. Processus chimique de formation des concrétions
Cette réaction se produit
lorsque l’eau perd une partie de son dioxyde de carbone (dégazage)
ou si une partie de l’eau s’évapore. Les ions calcium précédemment
en solution vont précipiter en se transformant en carbonate de
calcium. Il se forme une concrétion.
Si le mécanisme de
dissolution-transport-concrétionnement parait simple, un certain
nombre de facteurs peuvent influer sur ces étapes. C’est ce qui
explique que selon les grottes, la « qualité » des concrétions
peut-être très inégale. • La vitesse de circulation
de l’eau dans le massif : si la circulation de l’eau est
trop rapide, la dissolution sera moindre et le concrétionnement
de même. Cette vitesse dépend de la porosité et de la perméabilité
de la roche (nature de la roche, taille des fissures….) mais aussi
du climat (abondance ou rareté des précipitations). Il faut aussi signaler
que ces phénomènes sont lents. La dissolution du calcaire et le
concrétionnement sont très étalés dans le temps. Une concrétion
peut grandir de quelques centimètres par an mais cela peut être
de seulement quelques millimètres par siècle. Lorsque, pour des
raisons diverses, la circulation de l’eau dans le massif s’arrête,
les concrétions n’évoluent plus.
Les différents types de concrétions
Les concrétions aériennes
se forment dans les grottes et les galeries exondées, en milieu
aéré et ventilé : ce sont les stalactites, stalagmites, draperies,
piliers… Les concrétions aériennesC’est à cette catégorie
qu’appartiennent les formes les plus connues : les stalactites
et les stalagmites. Les stalactitesLorsqu’une goutte d’eau
suinte au plafond d’une cavité, le dégazage qui se produit entraîne
un dépôt de carbonate de calcium. Un petit tube va ainsi se former
qui s’allonge et grossit au fur et à mesure de l’arrivée de l’eau
à l’air libre.
Le centre de la stalactite
présente donc un petit tube par où l’eau, arrivée par une fissure
en haut de la stalactite, descend pour atteindre l’extrémité de
la concrétion. Si ce canal central se bouche, l’eau va ruisseler
le long de la stalactite et continuera son élaboration. La stalactite
peut ainsi atteindre des dimensions imposantes.
Des conditions particulières
peuvent donner à ces stalactites des formes plus irrégulières
avec parfois des croissances plus ou moins horizontales.
Les stalagmitesLorsqu’une goutte d’eau
tombe du plafond d’une grotte ou de l’extrémité d’une stalactite,
elle contient encore du carbonate de calcium en dissolution. Lorsqu’elle
arrive sur le sol, elle produit des éclaboussures qui déposent
de fines particules minérales. Au point d’impact se crée alors
une sorte de bosse qui, par accroissement progressif de son sommet,
donnera une stalagmite.
Si la hauteur de chute
de l’eau est importante, et si le débit est suffisant, les éclaboussures
permettront d’ériger des structures particulières en piles d’assiettes.
On peut en rencontrer de magnifiques à l’aven Armand par exemple. Les colonnes et les piliersSi la hauteur entre
le plafond et le sol est assez réduite, il peut arriver que la
stalactite et la stalagmite se rejoignent. Il se forme alors une
colonne qui peut s’épaissir peu à peu en pilier. Les fistuleusesCe sont des stalactites
provoquées par un écoulement de très faible débit. Elles ont la
forme d’un tube creux de petit diamètre, très fragile, mais pouvant
atteindre plusieurs mètres de longueur.
Les draperiesLorsque l’eau, au lieu
de s’écouler directement du plafond d’une galerie, ruisselle le
long de la paroi, la construction de la concrétion peut donner
des formes très variées rappelant des draperies, des méduses,
des cascades, des orgues… Le vocabulaire les désignant ne manque
pas dans les commentaires des guides des grottes à concrétions.
NB : Un artisanat
s’est développé autour de cette capacité que possède l’eau des
paysages karstiques de pouvoir libérer et déposer sa calcite.
Il suffit de placer, sous un ruissellement d’eau, des objets divers.
Ceux-ci se recouvrent avec le temps (de 6 mois à un an) d’une
jolie couche de calcite. On peut aussi utiliser des moules qui
vont peu à peu se remplir de calcite. Au bout de 2 ans environ,
le moulage permet d’obtenir des objets décoratifs.
Les concrétions immergéesQuand on visite des
grottes à concrétions, il est commun de rencontrer çà et là sur
le sol, des bassins, cuvettes, petits creux… où l’eau de ruissellement
va s’accumuler. L’eau de ces vasques est bien sûr encore chargée
de carbonate de calcium. L’évaporation progressive de cette eau
va entraîner une sursaturation en calcite d’où cristallisation
de celle-ci, sous des formes différentes, sur le fond, ou sur
les bords des bassins. Les goursCe sont des structures
où l’eau arrivant dans un plan d’eau en quantité faible va entraîner
un dépôt de calcite sur le bord de la zone d’écoulement du liquide.
Il se forme ainsi un petit barrage qui en s’élevant formera à
l’arrière un bassin appelé « gour ». Ce bassin s’approfondira
progressivement au fur et à mesure de l’élévation du barrage de
retenue. De contour généralement irrégulier, ces gours se présentent
souvent à plusieurs, étagés le long d’une pente. L’eau se déverse
successivement d’un gour à l’autre.
Autres concrétionsLorsque l’alimentation
est irrégulière, l’évaporation de l’eau dans ces bassins lors
de « période sèche » va entraîner rapidement une cristallisation
de calcite sous des formes très diverses. Ces cristallisations
s’observent sur le fond ou sur les cotés du bassin.
Si l’écoulement d’un
gour est très lent, ou nul, il peut se former à la surface de
l’eau un voile fin de cristaux : on parle de « calcite
flottante ». Cette calcite peut former de fragiles planchers
à la suface.
Les perles des cavernesLorsqu’un petit grain de roche est prisonnier d’un petit bassin, l’arrivée régulière d’un filet d’eau dans ce bassin peut le faire tournoyer sur lui-même. La calcite se déposant régulièrement sur toute sa surface, on finit par obtenir une petite perle plus ou moins sphériques présentant à l’intérieur des couches concentriques de calcite. La couleur des concrétionsLes concrétions étant
formées de calcite ou d’aragonite (minéraux de couleur blanche),
on pourrait s’attendre à ce que les concrétions soient de couleur
blanche. Or quiconque a déjà visité des grottes à concrétions
s’est bien aperçu que les stalactites, stalagmites, draperies
et autres formations présentent souvent des teintes jaunâtres,
orangées, brunâtres, noirâtres….
On a longtemps pensé
que les oxydes de fer (rouille) et les oxydes de manganèse (noir),
contenus dans le calcaire, étaient à l’origine de ces couleurs,
l’eau entraînant ces oxydes en profondeur avec le carbonate de
calcium pour les déposer avec la calcite lors du concrétionnement.
Voir concrétion
pour d'autres informations Et lorsque l’eau ressort :La résurgence Après avoir traversé
un massif calcaire à travers fissures, failles, galeries…. L’eau
finit par ressortir à l’air libre à un niveau inférieur. Cette
sortie d’eau, fréquente dans les paysages karstiques est appelée
résurgence. C’est une sorte de source mais l’eau des résurgences
ayant simplement traversée les roches n’est pas filtrée et est
donc de qualité médiocre. La source de la Loue dans le Doubs fait
partie des résurgences les plus connues.
Les tuffières ou cascades pétrifiantes Elles sont fréquentes
dans le Doubs par exemple. Lorsque de l’eau d’une résurgence forme
une cascade sur une zone végétalisée, un départ de calcite encore
présente dans l’eau va se former sur la végétation (herbes, mousses…)
ce qui va, à la longue, pétrifier cette végétation.
D’autres couches de
végétation seront à leur tour pétrifiées et la masse de calcaire
(le tuf) s’épaissit. Le site porte alors le nom de tuffière. Ces
formations tuffeuses se rencontrent souvent au fond de petits
vallons. La cascade pétrifiante donne naissance ensuite à un petit
cours d’eau qui descend le vallon.
Le travertin est une sorte de tuf calcaire. On utilise fréquemment cette roche comme pierre de construction, dallages, carrelages, recouvrement de façades…
Les reliefs karstiques autres que dans du calcaireComme nous l’avons signalé en introduction, les reliefs karstiques ne sont pas réservés au calcaire. On peut en rencontrer dans d’autres roches. Karst du sel Dans le cas de ce
type de karst, la présence de dioxyde de carbone dans l’eau n’a
aucune importance. C’est juste l’action de l’eau qui intervient.
Karst du gypse et de l'anhydrite Le gypse et l'anhydrite
sont des roches voisines se différenciant l'une de l'autre par
la présence ou l'absence d'eau dans la composition chimique.
Karst du marbre Le principe est le
même que pour le calcaire. C’est l’action de l’eau chargée de
dioxyde de carbone qui agira sur la roche, en surface et en profondeur. En France, dans le
massif de la Vanoise, au-dessus de Pralognan, un karst dans du
marbre s’est développé. Il s’agit d’un marbre Trias à Crétacé
supérieur, fortement plissé. On y observe des surfaces lapiazées,
des dépressions karstiques, des canyons, des pertes et des résurgences,
quelques grottes en paroi… Karst de la craieLa craie étant aussi une roche calcaire (formée de carbonate de calcium), le processus sera le même que pour les autres roches calcaires (calcaire et marbre). Mais la craie étant une roche plus fragile et plus poreuse, la corrosion mécanique de l’eau sera plus importante. Dans un massif crayeux, les fissures vont rapidement se transformer en galeries…. L’eau circulera donc plus vite et la karstification sera plus rapide. Dans les zones crayeuses, le karst comprendra des conduits verticaux (puits et cheminées) issus des failles et des diaclases, des conduits horizontaux (galeries), des salles (de proportions parfois gigantesques) mais il y a aussi des concrétions (stalactites, stalagmites…). Les carrières de Caumont dans l’Eure en montrent de beaux exemples. Karst du travertin
Karst des grès ou des quartzites
Conclusion
• Les calanques de
Marseille aux rochers et falaises blanches déchiquetés, avec la
célèbre grotte Cosquer.
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