Le spéléo club de Lozère fête ses 50 ans.

Depuis cinquante ans, le spéléo club de la Lozère explore les entrailles de la Terre. Et aujourd'hui encore, le club, fort d'une quarantaine de membres, parcourt les labyrinthes souterrains du département et d'ailleurs.

Pour fêter son demi-siècle, l'un des plus anciens clubs existant au sein de la fédération française prévoit de marquer le coup, en publiant notamment un bulletin retraçant ces cinquante années d'existence. « Notre bibliothèque compte 1 939 documents et ouvrages, explique le président, Jean Bancillon. C'est vraiment un club qui a un passé. » L'association envisage également d'organiser une grande journée autour de la spéléo, et d'organiser, pour ses membres, une sortie à l'étranger.

Fondé par le docteur Jean Gajac et Maurice Laures, le spéléo club de la Lozère est désormais présidé par Jean Bancillon. Un président tombé dans la spéléo lorsqu'il était petit : « Depuis l'âge de 8-10 ans, je fais ça, poursuit-il. Et encore de nos jours, on peut pratiquer la spéléo plus librement que d'autres activités, même si l'idéal c'est de s'inscrire dans un club. Et puis, il n'y a pas que le côté sportif, il y a aussi l'aspect découverte. »

D'autant qu'en Lozère, il reste une multitude de zones à explorer. « Chaque année, on découvre des kilomètres de galeries, confirme Jean Bancillon, il y a encore énormément d'endroits que l'on peut visiter. »

Pour le président, les meilleurs souvenirs souterrains restent tout de même ses découvertes. « Lorsqu'on est le premier à découvrir une cavité. Dans la grotte du Coutal par exemple, on est passé de 300 mètres de réseau à plus de 8 kilomètres. Ce sont des moments extraordinaires. La spéléo, c'est un loisir d'équipe, un moment convivial. Quand on est plusieurs à forcer un passage, c'est très fort. »

Reste que la spéléo n'est pas à proprementparler un sport en vogue. « Il est vrai que c'est un peu ingrat, parce qu'il y a quand même un côté très physique. Et puis, il y a une multitude de loisirs qui sont proposés aujourd'hui. Beaucoup de jeunes ne restent qu'un an ou un an et demi, puis vont voir ailleurs », poursuit Jean Bancillon.

Et le président de se souvenir des grands moments de l'histoire du club lozérien. « Dans les années 80, on avait localisé un courant d'air dans la grotte du Coutal. Après 150 m de passage étroit, le mille-pattes, on a découvert une rivière souterraine. »

Mais pour les spéléologues aussi, la Terre a bien changé. En effet, en connaisseur des entrailles terrestres depuis de nombreuses années, Jean Bancillon note d'importants changements. « Il y a beaucoup de cavités qui sont normalement impraticables à cette époque de l'année parce qu'il y a beaucoup d'eau. Mais aujourd'hui, ce n'est plus vraiment le cas. Le manque d'eau fait qu'on peut y aller à n'importe quelle période de l'année ou presque ; c'est inquiétant. »

Car plus qu'un loisir, la spéléo apporte aussi des informations sur l'état du monde souterrain. D'ailleurs, le club est souvent sollicité pour participer à des études dans ce domaine.

En attendant, le quinquagénaire se porte donc bien, et ses membres sont prêts à lui souhaiter un bon anniversaire. Et à s'offrir un nouveau voyage au centre de la Terre.