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Les explorateurs, Clément Chaput et Bernard Gauche, avec Laetitia de Ménibus-Gravier.

Rivière de Padirac : ils ont réussi une traversée inédite.

Il y a dix-huit ans, Bernard Gauche réalisait la première traversée de la rivière de Padirac, depuis la résurgence de La Finou jusqu'au gouffre. Hier, Clément Chaput et lui ont achevé une autre traversée inédite : Saint-Georges-Padirac. Un événement en forme de passage de relais.

Longtemps inexplorée, la rivière souterraine de Padirac qui file sous le causse pour rejoindre la Dordogne par plusieurs résurgences, se révèle depuis une vingtaine d'années. Hier en tout début d'après-midi, Bernard Gauche et Clément Chaput ont émergé dans le gouffre. A 14 heures, après trois jours d'exploration souterraine, ces deux spéléologues-plongeurs venaient d'achever la première traversée Saint-Georges-gouffre de Padirac.

Parti dans la rivière du gouffre le 16 octobre, Bernard Gauche a rejoint Clément Chaput qui, lui, a plongé à la résurgence Saint-Georges située sous Montvalent le vendredi 17 octobre. Ce parcours souterrain de plus de 20 km est jalonné de quinze siphons franchis par plongées successives. L'un d'entre eux, situé à 1 650 m de la résurgence et atteignant une profondeur de 75 m n'avait jamais été franchi. Il représentait une difficulté majeure. A leur arrivée au fond du gouffre, hier, les deux spéléologues, entourés des membres de leur famille, du personnel du gouffre et d'amis, se sont confiés. Bernard Gauche, 61 ans, médecin anesthésiste-réanimateur de Libourne, avait déjà créé l'événement voilà dix-huit ans en faisant la toute première traversée. «Depuis la dernière traversée, réalisée en 1996 à partir de la résurgence de la Finou, les techniques et le matériel de plongée ont évolué, a-t-il dit. Grâce à cela nous avons pu envisager de partir de Saint-Georges pour une plongée de 1 650 m avec un siphon à 75 m. C'est cette portion de parcours qu'a effectuée Clément. Je suis parti à l'opposé. Quand nous nous sommes retrouvés à l'heure prévue vendredi, nous avons vécu ensemble un moment extraordinaire». Clément Chaput, 24 ans, technicien d'exploitation électrique originaire de Côte d'Or, reconnaît une plongée délicate où il a fallu respecter scrupuleusement les règles de sécurité et en particulier les différents paliers. Les retrouvailles avec son aîné ont été chargées d'émotion. Bernard Gauche reconnaît qu'il vient de passer le flambeau à Clément Chaput qu'il a accompagné dans ses premières explorations. Présente à l'arrivée, Laetitia de Ménibus-Gravier, directrice du Gouffre, a félicité les deux spéléologues pour l'exploit qu'ils viennent d'accomplir. Elle assure que le film et les documents réalisés après l'expédition permettront de découvrir de nouvelles beautés du site.
Une grosse logistique et 25 spéléologues

Jean-Marc Chaput, le père de Clément, insiste sur l'importance de la logistique mise en place : 25 spéléos membres de la FFS (fédération française de spéléologie), du SSF (spéléo secours français) et de la FFESSM (fédération française d'études et de sports sous-marins), plus de 40 bouteilles, 25 canots pneumatiques, sans compter l'équipement et la nourriture nécessaires aux différents bivouacs.

Une telle opération qui a demandé plus de six mois de préparation ne peut être réussie qu'avec la solidarité de tous. C'est la règle, que ce soit en plongée ou en spéléologie.

La remontée de la rivière, depuis Saint-Georges jusqu'au gouffre de Padirac compte quinze siphons dont l'un de 75 mètres. Ce qui suppose de respecter des règles de sécurité drastiques et notamment des paliers.


De notre correspondant Joël Cazal

 

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