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Larzac : les spéléos au septième sol

En mars, sur le Larzac, aux Quatre-Vents, des centaines de mètres de galeries monumentales ont été trouvées.

A Millau, le temps des découvertes n’a pas de fin. Un demi-millénaire après les aventures de Christophe Colomb, parti se perdre en Amérique alors qu'il était à la conquête des Indes, les spéléos millavois arpentent des rivières fossiles souterraines qui ne devraient pas être là où elles se trouvent. Inimaginable il y a encore quelques années. Mais c'était sans compter sur Jean-Louis Rocher, quarante-deux ans d'expérience spéléo dans les pattes, qui, un beau jour, a entendu souffler au-dessus d'une fente dans laquelle jamais personne n'était descendu.
Depuis, cette cavité, nommée les Quatre-Vents, a offert de très belles surprises. Elle s'est classée au top des records locaux. Cerise sur le gâteau, les explorateurs de l'Alpina et du club spéléo de la MJC de Rodez sont tombés, le 25 mars dernier, sur de nouvelles galeries géantes. Elles se situent à quatre kilomètres à vol d'oiseaux - ou de chauve-souris -, de la Dourbie, et de l'une de ses sources les plus puissantes et les plus emblématiques : l'Espérelle. L'eau qui alimente toute la ville de Millau.
Juin 2014 : c’est la date de la découverte de la cavité des Quatre-Vents, près de Pierrefiche, entre La Salvage et Jassenove, sur le Larzac, à 840 m d’altitude. Le club de l’Alpina fêtait ses 80 ans et une petite équipe de spéléo était partie se balader. Ils sont tombés sur une fente dans le sol, qui “soufflait”


L’amont de la galerie de Mars, à - 340 m, ressemble à une mine.

Une découverte rare dans une carrière de spéléo

Depuis, pour les explorateurs du sous-sol, c'est l'ébullition. Ils y sont, par équipe de deux à huit, tous les quinze jours ou trois semaines, passant leur week-end sous terre. Cette descente, qui risque d'attirer désormais de nombreux spéléos extérieurs à la région, est difficile. Et elle coûte en matériel, car le sable qui s'y trouve en grande quantité use les cordes. Mais les découvertes récentes y sont tellement incroyables que la motivation est au plus haut pour aller encore plus bas. Sur la vidéo de la découverte, les paroles enregistrées ont dû être effacées. Le vocabulaire se résume à deux grossièretés énoncées des centaines de fois. La sidération en direct ne passe pas forcément par le vocabulaire le plus recherché.

 


À -70 m, dans la grotte, une série de salles blanches ornées de décorations s’enchaînent sur 40 m de long et 20 m de large.

Après avoir désobstrué un passage trop étroit qui les ralentissait depuis longtemps, à 340 m sous leur point de départ et plusieurs heures de descente, une galerie de 10 m sur 10 m continue pendant 1 600 m. Une distance totalement improbable à parcourir d'un seul tenant, quand on marche dans un endroit vierge, dans la grotte la plus profonde du Larzac. Cet enchaînement de salles pourrait devenir “le réseau de mars” en raison de sa couleur brun-rouge et du mois de sa découverte .



- 358 m : c’est la profondeur du réseau découvert le 25 mars et qui s’étend sur 950 m en aval du puits et 650 m en amont. Les Quatre-Vents totalisent pour l’instant 3 500 m de galeries explorées
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Jean-Louis Rocher, des lumières dans les yeux, heureux, n'en revient pas de l'ampleur de la découverte. "Dans une carrière de spéléo, des comme celle-là, on n'en fait pas beaucoup. Cette cavité va devenir une des classiques du Larzac. C'est un réseau majeur. La galerie est exceptionnelle par sa grandeur. Et elle laisse rêveur sur le potentiel qu'on peut y trouver encore." Nul doute que Colomb, dans sa tombe, se retournerait bien pour participer à l'expédition


Est-ce l’ancienne rivière souterraine qui alimentait l’équivalent de l’Espérelle, il y a des millions d’années ? C’est un mystère. Pour l’instant, le réseau de galeries découvert aux Quatre-Vents, semble couler dans un sens différent de celui qu’il devrait suivre, ce qui laisser planer pas mal de suppositions. Sa taille est telle qu’il pourrait être la réunion ancestrale de deux sources aujourd’hui différentes : l’Espérelle et la Laumet. Le réseau est a priori définitivement abandonné par l’eau. Une chose est sûre, pour Jean-Louis Rocher, "il reste clairement un potentiel fantastique de découverte".

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