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tilisation des broches


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Intitulé du problème soulevé. Messages traités Contributeurs Date
Pourrait-on m’expliquer pourquoi, le plus souvent les broches sont posées dans le plan vertical ? Quand on y met un connecteur, en général, la corde frotte et il faut mettre 2 connecteurs en cascade.
Quelquefois, mais trop peu souvent, elles sont posées dans le plan horizontal et, alors, le connecteur y trouve naturellement sa place.
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début 2014
Au bout de combien d'heures ou de jours peut-on se pendre sans risque sur une broche, après l'avoir posée ?

Quelle est la longueur minimale d'une broche posée dans une roche dite de bonne qualité ? Et de qualité douteuse ou dégraée ?
Faut-il placer l'anneau bien à ras de la roche ?
Les broches sont-elles bien adaptées à la pose dans des coulées de calcite ?
Quelle qualité de broche préconisez-vous ? De l'inox, du galvanisé, ou autre ?
Les broches vieilissent-elles bien ? Si vous avez des exemples...
Les broches travaillent-elles bien à la torsion ? Problème de cisaillements de la colle dû à la torsion...
Comment repérer un brochage " mal fait " ? Et un brochage bien fait ? Quels sont vos critères ?
Quelles sont les colles les mieux adaptées pour réaliser un bon brochage ? Et celles à éviter ?
Page mise à jour le : 24-Jui-2023

Bas de page
Documents annexes
Doc. 1 :
broche FIXE Petzl
Doc. 2 :
broche RAUMER
Doc 3 :
cahier EFS N°11
Doc 4 :
différents modèles de broches
Doc 5 :
cartouche de résine
de scellement

Avis divers S'il y a appui sur la roche avec un léger encastrement dans la paroi pour ce modèle (Doc 1), il sera moins enclin à se déformer posé dans un plan vertical.
Quant à la « résistance » de la broche, bien évidemment il s’agit de la résistance du système roche+colle+broche. La résilience et la résistance propre de la broche (morceau d’acier) étant bien supérieures aux deux autres me semble, au moins dans un premier temps, pouvoir être négligées. Sauf à souder la broche à un support en acier, on ne verra jamais la broche éclater ni même se déformer. Il est probable que la tenue de l’ensemble est meilleure lors d’une traction dans l’axe (plafond par exemple) qu’en cisaillement (comme pour les spits et autres chevilles)

Pour éviter la mise en rotation, il faudrait donc donner une forme un peu particulière à l’œil de façon que le connecteur reste dans l’axe - une sorte de V vu de face (un peu ce que font les plaquettes tuilées). Est-ce que ce type de broche existe ? Parce que, posé verticalement, ça touche souvent très sévèrement (ça coince l’oreille entre le connecteur et la roche); ça fait comme si on posait une plaquette vrillée à la place d’une tuilée (coudée). Je pense que tout le monde à constaté cette anomalie.

Donc il faudrait emporter des petits anneaux de Dyneema (ou des maillons rapides) pour rétablir une géométrie adaptée à l'amarrage. Avouons que si c'était la broche qui était adaptée ça serait plus simple et plus sécurisant.
Pour la durée de séchage ça dépend du produit utilisé. J'ai utilisé de la résine Sika pour laquelle il fallait 48h. Plus récemment des ampoules à casser dans le trou : après 20min tu peux te prendre dessus.

Ça dépend fortement de la colle et de la température (entre l'Ardèche et les hauts trous alpins on atteint vite 10 degrés de différence donc un facteur deux en terme de réactions chimiques. Voir tableaux des durées de séchage des résines ci-dessous.
Les deux inconvénients des ampoules individuelles de résine sont le prix et la fragilité. Les résines à préparer genre Sika, c'est bien quand on a une bonne quantité de broches à poser et qu'on peut tout prépercer avant de coller les broches en série. Si on n'a qu'une quantité limitée de broches à poser ou qu'on est obligé de percer puis coller au fur et à mesure, les ampoules sont plus intéressantes.
Pour placer l'anneau de la broche tu as même intérêt à creuser légèrement la trace de la broche dans la roche pour qu'elle prenne un bon appui.
Dans la calcite les broches sont autant adaptées que les spits, même mieux parce que tu peux bénéficier de plus de longueur.
Pour la longueur dans une roche de bonne qualité, une dizaine de cm suffisent voire moins, regarde combien mesure un spit....
Roche douteuse : ça dépend de ta roche. Si tu as une couche extérieure médiocre sur une roche plus solide, il faut que la broche atteigne la couche dure mais aussi qu'elle ait un bon diamètre car elle va travailler en flexion...

La broche viellit bien, la roche pas forcément. À Savonnières en Pertuis certaines se sont arrachées.

La lecture du cahier de l'EFS sur les ancrages permanents montre qu'il n'y a aucun problème de résistance (vis à vis de notre pratique) quelque soit la position de la broche et les préconisations sont de poser les broches verticalement pour remplacer une plaquette vrillée (pliée) et horizontalement mais inclinée vers les bas pour remplacer une plaquette coudée (tuilée).
La résistance d'une broche ne dépend pas du sens dans lequel elle est posée mais de sa mise en œuvre lors de la pose. Selon s'il y a de l'eau, si le trou a bien été dépoussiéré, il faut le dépoussiérer avec une soufflette (pas souffler dedans avec la bouche) et il faut bien enfoncer la broche. On doit souvent faire un trou pour la broche et un petit trou de chaque côté pour qu'elle s'enfonce correctement dans la paroi. En règle générale si elles sont à l'horizontale ça convient beaucoup mieux dans la majorité des cas.
Si on parle de résistance à la déformation la broche FIXE © inox installée à l’horizontale subit une déformation permanente à partir de 500 daN lors d’un effort de cisaillement ; 800 daN (environ) lors d’un effort oblique (45°) et 2500 daN en traction (ovalisation de l’oeil dans la mesure où la soudure et le scellement tiennent). Inclinée à 20° -perçage incliné vers le haut- (NDLR : extrémité du perçage, donc fond de trou, plus bas que l'orifice) les valeurs de déformations permanentes passent respectivement à 650, 1100 et 1250 daN (environ). L’intérêt d’incliner légèrement la broche c’est aussi que le mousqueton est plus stable. Cette même broche installée verticalement dans un trou avec encoches peut résister à 1100 daN sans broncher.

Ce n'est pas évident à expliquer, mais pour qu'une broche soit "bien" placée il faut qu'une partie de sa base soit enchâssée dans la roche donc si tu ne fait qu'un seul trou pour l'enfoncer ça ne suffit pas et tu ne la rentres pas assez profondément et donc ton bras de levier est d'autant plus important qu'elle est moins rentrée dans la roche. Par conséquent tu fais un trou pour la broche en elle même et tu fais 2 petits trous très peu profond juste pour qu'elle puisse rentrer comme il faut... Bien sûr pour ça il faut s'entrainer soit en carrière soit où tu veux, et quand tu as bien pratiqué tu passes sous terre.
(NDLR : l'auteur parle ici de percer un creux de chaque côté du forage de tige pour permettre à la tête de la broche de s'encastrer modérément dans la roche. C'est ce que le premier intervenant appelait « encastrement » et qui est mentionné aussi à la sixième ligne par « creuser légèrement la trace de la broche »)
.

Je n'ai pas broché en plafond mais je peux te dire que le plus dur est d'enfoncer la broche jusqu'au fond. Au début on frappe, on tourne, on frappe, on tourne... puis on se contente de frapper et les derniers millimètres sont les plus durs... Physiquement, chaque coup force la résine du fond à passer dans le petit espace autour de la broche alors que celle déjà en place autour, et qui s'épaissit vite, résiste au déplacement. Une fois la broche en place, il y a peu de chance qu'elle ressorte seule car la résine fait succion. Tu as déjà passé au moins 5 min à l'enfoncer, donc il reste moins d'1/4h avant la prise totale.
À noter au passage que l’idée d’une meilleure répartition de la résine le long de la tige lorsque le trou et orienté vers le haut (NDLR : extrémité du perçage, donc fond de trou, plus bas que l'orifice), ne me semble pas adéquate. Pour que la résine occupe tous les vides, il faut la contraindre à ressortir à la surface avec un mouvement de rotation qui malaxe le produit et le répartit harmonieusement autour de la tige. Plus la résine a du mal à ressortir plus les vides seront occupés en priorité. C’est donc en théorie lors d’un scellement en plancher que la résine aura le plus de mal à ressortir vers le haut et sera forcée de boucher en priorité tout les vides en partant du fond.
Je confirme que c'est un boulot très minutieux et que les membres de l'équipe borchage doivent bien s'entendre. Par exemple quand on a broché le Jean Nouveau, dans le grand puits équipé en double pour l'occasion, on était 2 équipes de 3 par broche, un qui cherchait le meilleur emplacement et qui perçait, l'autre qui soufflait et collait et un dernier qui vérifiait et qui faisait la navette entre les 2.

Par curiosité, on peut aussi évaluer l'efficacité des résines, en comparant la résistance au cisaillement des broches scellées chimiquement avec la résistance d’une broche identique placée dans un trou sans résine et maintenue uniquement par la rigidité de la tige. Une broche FIXE © inox placée dans un trou de 10 mm sans résine, commence à s’extraire à partir de 1100 daN environ et finit par sortir entièrement à 2602 daN par augmentation du bras de levier. En comparant les différentes valeurs de résistance au cisaillement des broches FIXE © avec 32 modèles de résines différentes (60 tests au cisaillement) et la mesure effectuée sans résine, on s'aperçoit que, dans certains cas, la part de contribution au maintien de la broche imputable à la résine peut être très limitée (400 daN.) et qu’en moyenne, elle est comprise entre 976 daN et 3433 daN.

Variations, gags
et coups de gueule...

Ah Ahhhh.. Serais-tu en train de nous dire que "dans certains cas" la résine est superflue ? Bon, ceci étant, ça rassure : des fois qu'il y aurait des étourdis qui oublieraient d'en mettre...

Bah, (pour le frottement) à une époque on n'avait que des plaquettes vrillées qu'on utilisait donc en toutes circonstances et ça se passait bien. Ce qu'il faut éviter c'est que le noeud frotte. En ajoutant un mousqueton, voire deux on élimine la plupart des frottements. Dans certains cas on mettait un bout de sangle. Évidemment ça suppose d'avoir quelques mousquifs en rab pour bricoler.

Sous peu, au lieu d'avoir une surpopulation de spits, on va avoir une surpopulation de broches (dont la moitié mal posées).
Et même quand les broches sont bien placées, il y en a qui les enlèvent à la disqueuse... Il faudra encore du temps pour que les Gaulois acceptent les techniques de leur époque et ne restent pas figés sur celles de leur jeunesse passée, dépassées depuis des lustres.
Pour la solidité de la fixation, évidemment dans 40cm de Mondmilch, rien ne tiendra !!!
D’une certaine façon, on peut dire qu’il n’existe pas de mauvaise résine ni de mauvaises broches mais uniquement des mariages plus ou moins heureux…. Roche, colle et broche une fois “mariées”, forment un tout qui ne se sépare que difficilement. Mais cette union est avant tout un mariage forcé ; il arrive même quelquefois que ça ne “colle ” pas fort entre elles. Heureusement pour nous c’est dans l’union qu’elles puisent leur force…. Vaste débat ô combien passionnant.

ATTENTION : ceci n'est ni une broche de spéléologie, ni un amarrage de canyon ou d'escalade. Il s'agit d'un anneau d'écurie pour attacher un cheval !!!

Evidemment ça se trouve pour presque rien dans tous les magasins de bricolage, c'est à dire bien moins cher que les vraies broches, mais à combien évaluez-vous le prix de votre vie ou de celle de vos camarades ? La différence de tarif avec les broches de base spéléo (sans anneau) n'étant que de quelques euros ça ne vaut vraiment pas la peine de risquer d'y laisser sa peau.

Mais - a contrario - si vous voulez attacher votre âne à une vraie broche inox d'escalade, rien ne vous en empêche et il n'ira certainement pas protester à la SPA...

Résumé du débat

Sujet complexe : référez-vous si possible au cahier du GET de l'EFS sur le sujet. (Doc 3)

Fabrication d'un nettoyeur-déboucheur et d'un extracteur de "Spits".

Compléments d'information

Ce que j’ai voulu dire par "dans certains cas, la part de contribution au maintien de la broche imputable à la résine peut être très limitée", c’est que seuls les tests de résistance en traction permettent d’évaluer les performances de l’association résine/broche/roche, car au cisaillement pur la résine n’intervient dans la retenue de la broche qu’a partir de :

- 1100 daN pour les broches FIXE ©inox
- 1500 daN pour les broche RAUMER © en raison de l’appui de l’oeil et des stries qui modifient sont comportement.

Ce sont les valeurs de début d’extraction obtenues dans un calcaire de 800 bars au cm2 en moyenne. J’ai fait évaluer la résistance moyenne de la roche qui me sert de référence de test d’après 21 carottages répartis sur 5 zones différentes en vue de déterminer la résistance du rocher à la compression suivant la norme NF 94-420 et lorsque la longueur des carottes le permet, un essai de résistance à la traction suivant la norme NF 94-422 (méthode indirecte et essai brésilien car je ne laisse rien au hasard).

Pour la petite histoire j’ai eu l’occasion d’observer l’oeil d’une broche FIXE inox s’ouvrir lors d’un effort de cisaillement (rupture la soudure à 2260 daN) alors qu’elle avait été placée dans un trou de 10mm; sans résine...

NDLR : Sur Terre, une masse de 1 kg génère une force (poids) de 9,80665 N, donc 2260 daN = 22 600 N soit la force exercée par une masse d'environ 2260 kg (plus de 2 tonnes).

Temps de prise des résines chimiques :


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