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S'éclairer sous terre : les anecdotes de l'acéto


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Je m’adresse aux spéléos qui ont une bibliothèque bien garnie et/ou qui auraient des anecdotes sur l’usage des lampes acétylène.
30
17
printemps 2017

Page mise à jour le : 15-Déc-2023

Merci à tous ceux et celles qui nous ont fait parvenir leur témoignage.


Bas de page
Documents annexes (cliquer sur les documents pour les agrandir)
Doc. 1 :
fût de carbure
Doc. 2 : lampe acétylène de type FISMA
Doc. 3 : lampe acétylène de type ARIANE
Doc. 4 :
bite à carbure
Doc. 5 :
bidon à déchauler
Ariane Petzl


Les anecdotes de la liste speleo.fr

smiley speleo

Il était une fois des spéléos partis pour une explo assez longue avec leurs bites à carbure, leurs pique-niques, leur bidon à déchauler. Chacun d'entre eux nettoyait régulièrement sa lampe en vidant la chaux dans le bidon et y mettait aussi en général les détritus des pauses casse-croûte (papiers d'alu, boîtes de conserve etc.). C'était un rituel bien rodé et sans histoire jusqu'au jour où... Au moment de mettre je ne sais quoi dans le fameux bidon poubelle, et pour vérifier qu'il n'est pas plein, voilà un de nos coéquipiers qui dévisse le couvercle rouge et se penche pour regarder à l'intérieur. Ha, la tête du malheureux après sa première inspiration ! Le voilà qui pousse un râle abominable, passe par toutes les couleurs de l'arc en ciel et après avoir épuisé ses prouesses de caméléon, finit tout pâle et part vomir. Il venait de tester un nouveau parfum que je vous recommande tout particulièrement : l'acétylène au maquereau vin blanc !

Autre performance olfactive liée à l'acéto : le parfum de panne hydraulique ! Mais qu'est-ce donc que cela me direz-vous ? Fut un temps où on se laissait parfois surprendre par la durée de la sortie, par la sécheresse de la cavité ou tout simplement par les fuites du réservoir de la lampe (il nous est arrivé à tous d’avoir plus d'eau le long de la jambe que dans la calebombe). Conséquence : panne d'eau, donc plus de lumière. La solution existe depuis au moins aussi longtemps que les éclairages à acétylène : sous terre quand il n 'y a plus d'eau nulle part, il en reste toujours un peu ou même beaucoup dans votre vessie. Opération N°1 : pisser dans la lampe en s'en flanquant plein les gants (ou plein les mains si vous les avez oubliés). Car ce n'est pas simple de viser le tout petit trou du réservoir de la lampe, surtout sans entonnoir et dans la quasi obscurité (forcément, sans éclairage !). Opération N°2 : arrêter de pisser ! Pas simple non plus, quand vous n'avez pas vidangé votre vessie depuis une dizaine d'heures, de fermer le robinet au bon moment parce que le réservoir est plein; alors ça a tendance à déborder à nouveau partout... Mais au moins vous voilà rechargé en liquide et prêt à continuer l'explo. Essayez donc de pisser sur vos accus vides pour les recharger ! Mais revenons-en aux odeurs : l'opération N°3 c'est de bien penser une fois sorti à déchauler au plus vite et en plein air. Car si vous oubliiez de le faire dans les délais : la fragrance de chaux à l'urine de spéléo c'est quelque chose d'inoubliable...

 

smiley speleo

Et pour finir avec les bidons de déchaulage, une dernière historiette. Vous savez certainement que les spéléos sont de grands amateurs de ripaille : un copain un jour a inventé la recette du "sauté de museau à la chaux". Le début de l'aventure est assez similaire à tout à l'heure : du carbure, une sortie longue, un bidon à déchauler et surtout, surtout pas de boîtes de maquereau au vin blanc dans les casse-croûtes : formellement interdit ! Voilà notre ami qui dévisse le couvercle du bidon étanche encore dans le kit pour y jeter un détritus. Comme il fait sombre sous terre (si, si, en général c'est comme ça) il a gardé son casque sur la tête avec son bec allumé pour mieux voir où il met les mains. Erreur fatale car la chaux humide du bidon qui contenait encore quelques résidus de carbure avait tranquillement continué à dégager de l'acétylène pendant des heures. Résultat : une magnifique explosion avec pulvérisation de chaux et de détritus dans un rayon de plusieurs mètres ! L'histoire ne se finit pas trop mal : les yeux ont moins souffert que la propreté du coin, quelques marques de brûlure légères sur la peau du museau et une belle frayeur. La sauté de museau à l’acétylène n'était finalement pas assez cuit !

De mémoire de tête de linotte, ... dans les gorges de la Vis (Hérault, peut-être la Grotte de l'ours ?) au passage d'une série de petits lacs, muni d'une calebonde Arras, avec essai de modification dit "montage Espagnol" (pardon José & Ramon) soit, pour les plus jeunes, une version "turbo compresseur"; étant le dernier et à la bourre, le savant montage s'est emballé, à tel point que le simple allumage soufflait la flamme, avec forte odeur d'acétylène !! Donc passage en électrique et bien évidemment dès que possible, entre deux poches ; nouvelle tentative avec le piézo ... et à ce moment-là ... BOUM !!! .
Bilan : accroché à la ceinture, un vestige de gamelle version 14/18 et un traumatisme bleu lavande de la taille d'une enveloppe standard administratif avec évolution format A4. M'enfin je dis un bleu mais par la suite j'y ai vu passer une multitudes de couleurs dont se seraient très certainement inspirés quelques artistes peintres : Michel Ange, Fragonard ou Picasso.
Par la suite, après amélioration du système on a obtenu de très bon résultats avec un bec de 21 litres, une flamme généreuse d'un bon 15 centimètres.

De mémoire aussi, j'achète une lampe à pression au "Vieux Campeur". Le week-end suivant, au bout de 4 h, la lampe a mangé le double de carbure de la normale et je dois faire la manche sous terre pour sortir avec un peu de lumière. J'ai rendu la lampe la semaine suivante et dû reprendre ma Fisma.

smiley speleo

C'était en stage de découverte Jeunes de la LISPEL en novembre 2003. En fin de journée j'ai demandé à un jeune de vider sa bonbonne et de laver les morceaux de carbure qui y restaient. Sans se démonter, il prend un seau, le remplit d'eau et y plonge les morceaux restants. Ça se met à bouillonner et fumer dans dans tous les sens ! On a bien rigolé !
C'est sûr, une blague comme ça c'est perdu aujourd'hui !

Samedi 31 octobre c’était la sortie tant attendue de mise en situation des nouveaux membres en gouffre. Pour ce faire j’avais choisi le traditionnel gouffre de l’Avenir (Savonnières-en-Perthois, Meuse) particulièrement bien adapté à une situation d’initiation : petits puits sans fractionnement avec des têtes de puits qui permettent aux cadres de surveiller les manoeuvres.

Ce sont pas moins de 14 membres du club qui décidèrent de participer à cette sortie :

- 4 cadres : Sylvie Gobert (initiatrice fédérale), François Nus (formateur du club), Sabine Véjux-Martin (formateur du club) et moi-même (initiateur fédéral);
- 5 débutants : Benoît Brochin, Gilles Meyer, Théo Prévot, Jennifer Pierre, Frédérick Reynaud;
- 5 spéléos autonomes : Miguel Arnaiz, Jean-François Guyot, Bertrand Maujean, Pascal Houlné et Myriam Cassard, tous capables de superviser les débutants.

J’avais fixé au final le rendez-vous à 8h30 au local le samedi matin, mais l’information a circulé sur un rendez-vous à 8 heures... Du coup certains étaient là pour 8 heures d’autres pour 8h30. Enfin, tout le monde a fini par se retrouver, sauf Pascal et Bertrand qui partaient ensemble (ils avaient prévu de retrouver le soir, femmes et enfants pour camper dans la carrière) et que nous devions retrouver sur place vers 10h15.

À 9 heures nous décollons enfin à 12 de Nancy avec 3 véhicules chargés avec un kit de matériel d’équipement (125 mètres de corde, une trentaine d’amarrages, etc.), un petit kit bleu avec une corde de secours et un poulie-bloqueur, un kit pour les barres énergétiques et l’eau, nos affaires individuelles et nos pique-niques.

À 10h15 nous voici à Savonnières-en-Perthois et découvrons... plusieurs véhicules de nos voisins de Champagne-Ardenne ! En effet, ils organisent un camp spéléo à la Maison Lorraine de la Spéléologie (M.L.S.) et sont 12 à s’équiper pour visiter le gouffre de l’Avenir. Ils nous apprennent par la même occasion qu’une dizaine de belges, hébergés également à la M.L.S., vont arriver pour aller à la Sonnette. Il faut se décider : suivre les champenois, choisir une autre cavité (par exemple la Besace) ou partir à la Sonnette avant les belges. En attendant de choisir, rien ne nous empêche de nous habiller et de pénétrer dans la carrière. Pendant que les novices découvrent les lieux, je cogite et me décide enfin : ce sera la Sonnette !

Nous parvenons donc à l’entrée du gouffre de la Sonnette ; l’abîme ne coule presque pas et il est difficile de récolter un peu d’eau pour les lampes à carbure. Vu les effectifs nous pouvons sans soucis alterner, derrière moi, un débutant et un spéléo confirmé. J’engage l’équipement en déroulant la corde de 70 m (C70) avec une main courante depuis l’extérieur, puis le rail, la vire et c’est la descente du puits de 30 m (P30). Toujours aussi somptueux et exceptionnellement à sec. Théo suit, puis Sabine, etc. Je descends le premier ressaut de 2 m (R2) puis équipe le second avec la fin de corde. Là je me dis que le petit kit de secours pourrait me servir. Sabine le demande derrière : c’est Sylvie qui s’en occupe. Parvenue à la base du P30 elle le donne à Sabine qui me le transmet. Nous passons le petit méandre puis je prends pied dans la première vasque en haut du P10. Théo s’étonne de voir le petit kit bleu fumer. Il est en bout de longe, derrière moi : je ne le vois pas mais dis à Théo que c’est normal : il est chaud et au contact de l’eau froide celle-ci s’évapore. la descente se poursuit avec le P12 et enfin le R5 final. Au fur et à mesure tout le monde parvient en bas. Théo explore les quelques mètres de laminoirs boueux et parvient à convaincre quelques débutants de s’y engager en leur décrivant ce qu’il a vu ("oui c’est beau", "il y a une grande salle" ou encore "il y a plein de stalactites"). Ceux qui se sont engagés en ressortent... maculés de boue ! Pendant ce temps nous avalons les barres et buvons goulûment. Tout à coup Sylvie décide de refaire le plein de sa lampe à carbure :

- S. : "Christophe, passe-moi le kit bleu que je récupère mes cailloux."
- C. : "Hein ??? Quels cailloux ?"
- S. : "Ben j’avais trop de carbure tout à l’heure alors j’ai sorti 2 gros morceaux et je les ai mis dans le kit."
- C. : " ??????"
- S. : "Bon, tu me le donnes ce kit ?"
- ...
- S. : "Ben... y’sont où mes cailloux ? Je ne les trouve pas. T’en as fait quoi ?"
- C. : "J’y crois pas. T’as mis du carbure comme ça dans le kit ? Même pas dans un bidon ou une bite* ? Mais qu’est-ce que tu crois, ils ont pris l’eau et ont "fondu" !"
- S. : "Tu rigoles ? Ils étaient énormes mes cailloux ! Ils sont passés où ?"

Sylvie a beau inspecter le kit, sortir la corde, pas de carbure... Par contre la corde est pleine de chaux, le kit aussi. Et Sabine de rappeler :
- "Hé, tu vois tout à l’heure quand le kit fumait : c’était pas l’évaporation, mais le carbure !"

Après cet intermède épique, où nous avons bien rigolé, nous passons à la montée. Pascal et Bertrand doivent vite ressortir pour retrouver leurs familles et ils s’engagent en premier. Ensuite la longue procession commence. C’est en arrivant à la base du P30 que nous croisons les belges : ils ont choisi de passer par l’entrée 2 et arrivent seulement. Ils font le choix de nous laisser tous remonter avant de descendre le R2 pour s’engager dans la suite du gouffre. La remontée du P30 prend un peu de temps (une quinzaine de minutes en moyenne par personne). Quelques-uns demandent aux belges s’ils peuvent remonter par leur corde et s’engagent vers le 2e accès. Après avoir montré la 2e entrée aux débutants ressortis par le P30 nous ressortons de la carrière, nous déséquipons et attaquons nos pique-niques respectifs. La journée s’est achevée par le retour sur Nancy et la traditionnelle séance de nettoyage du matériel au local, où je n’ai encore une fois pas pu prendre ma traditionnelle bière car le frigo était vide !

Ce fut une sympathique sortie où enfin nos débutants ont pu mettre en pratique les techniques découvertes au gymnase. Tout le monde était ravi !

* Bite (à carbure) : morceau de chambre à air correctement fermé aux extrémités qui conserve ainsi le carbure à l’abri de l’humidité.

smiley speleo

Ah le coup des cailloux !!!!
Le nombre de fois où on a échangé le carbure par de jolis morceaux de calcaire jurassique concassés de la même taille et regardé le bizut s'échiner pendant une demie-heure à chercher pourquoi aujourd'hui cette "satanée saleté de pourriture de m... de lampe" ne voulait pas fonctionner !!!! J'en rigole encore.

Ça arrivait aussi parfois à des non bizut quand ils vidaient leur lampe au sol, confondant cailloux et carbure en la regarnissant.

Et oui ! Le carbure permettait surtout de frimer avec les "bouts de choux".
« - Vous allez voir, moi je sais faire brûler des cailloux ! »

Ben pour commencer, on promettait aux débutants de les emmener “un jour” à la carrière de carbure... Mais on leur disait bien qu’il fallait impérativement éviter les jours de pluie. LOL !

Ah, l'odeur ! Il y avait différents crus, le bon carbure français de l'usine de Bellegarde, sans trop d'impuretés odorantes. Et d'autres. On trouvait parfois du soufre bien jaune dans la chaux. Des odeurs d'œuf pourri de sulfures. Parfois d'hydrogène arsenie. J'avais l'habitude de vider ma lampe à l'extérieur de la maison de mes parents suite à des réclamations quand je le faisais à l'intérieur. La chaux mise dans un journal était cachée au fond de la poubelle mais mes mains et mes vêtements gardaient l'odeur tenace. Quelques tensions qui n'existent plus.

Une fois, je bouche le bec d'un copain qui râle. J'aspire l'argile et je rallume. Quand je dis "Ça marche !", une flamme de 20 cm sort de ma bouche ! Je crois que ma moustache a un peu grillé.

smiley speleo

Il était une fois un copain qui va se reconnaître...
On était de spéléo comme souvent et, comme souvent aussi, le bec de l'acéto s’était encrassé et bouché. Petzl venait juste de sortir de nouveaux modèles de brûleurs piézo qu'on avait installés sur nos casques quelques temps avant.
Le premier : « - Flûte c'est encore bouché ! Heureusement qu'il y a ce truc maintenant sur les becs. »
Et le voilà qui attrape le nouveau petit morceau de câble effiloché au bout et qu'il en grattouille la sortie du bec pour le déboucher.
Le second : «- Put... c'est à ça que ça sert ?!!! Je croyais un morceau de l'emballage antivol, j'ai pris les pinces coupantes et je l'ai viré ! »

Chez nous, c'était plutôt la "lampe à eau" qui émerveillait les bleus.

Les calbombes des nouveaux étaient pré-chargées pour la première sortie, à sec pour éviter tout problème. L'injonction "mets de l'eau dans ta lampe" et l'exemple des "anciens" ne manquaient jamais d'étonner le néophyte. Les spéléos s'éclairaient à la lampe à eau !

Dans les années 1970 de notre ère (je précise quand même), on pouvait emmener toute une classe d'école primaire sans oublier le maître ou la maîtresse et quelques parents en grotte facile (genre la Courpatière = côtepatière pour l'IGN, Ardèche) et même en ancienne mine (si, si, je l'ai fait) sans trop de problème. L'expédition se terminait normalement en classe par un exercice de rédaction qui fournissait une belle moisson de perles des cavernes du genre : "lampe à Sainte-Hélène" ou "lampe assez vilaine". Parmi les belles citations je me souviens à peu près de celle-ci : "Il ne faut pas mettre trop de cailloux dans la casserole de la lampe sinon ça brûle les cheveux des filles qui veulent passer devant."
À l'ortografe pré naturellement !

smiley speleo

Ben, une bonne plus ou moins connue que je tiens à raconter.... une fois de plus !

Comme vous dites, ça se passait à une époque où les moins de trentes ans ne connaissent pas !
Un "péléo", ça rapellera de bons souvenirs à quelques uns ... du côté d'Oyonnax, rentre dans une grotte et trouve par terre de la mousse d’arbre, plus ou moins en boule, que l'on utilisait pour mettre sur le carbure dans les acétos pour mieux répartir l'eau...

Il prends l'objet dans sa main et en regardant vers le plafond il s'exclame :
« - Tiens ... un nid de chauve-souris ! »

Donc, malgré les explications de ses comparses lui démontrant que c'était une "mousse à dudule", le "GéPéO" continue de porter délicatement le fragile "nid de chauve-souris" et ne semble guère convaincu, et quand il est questionné sur son obstination à rapporter ce "précieux" butin , il répond :

« - Oui, mais alors si c'est pas un nid, les chauves-souris elles les pondent où leur œufs ??? »

Et toc ! On ne la fait pas au GéPéO.

Vers 1995, grotte de la Malatière.
Nous croisons deux spéléo d'un pays de l'Est. Leur équipement est rudimentaire, notamment le harnais en corde de chanvre avec des nœuds. Leur lampe à carbure aussi !
Deux bombonnes de spray, fixées ensemble et à la ceinture par des anneaux de chambre à air et reliées entre elles par un tuyau.
L'une avec l'eau, l'autre avec le carbure.
Toutes les x minutes un petit tuyau plongeant dans la bonbonne d'eau permettait, en soufflant dedans d'envoyer un peu d'eau sur le carbure...

smiley speleo

Vers 2000 et quelque, rivière de la Toussaint, Igue de Goudou.
Une personne se rate sur un fil clair, tombe dans une vasque profonde et y disparait entièrement quelques secondes.
La flamme de son acéto flotte au-dessus de la surface de l'eau et se repose sur le bec lorsque le casque réapparaît !

Ca se passe dans les années 80 (seconde moitié), avec le club de l'époque on effectue une descente dans Pourpevelle un peu après la découverte des réseaux poupelui 1 et 2. À l'époque c'était encore la guerre froide et la semaine précédente un film "Malevil" avait été diffusé à la télévision.
Vers la fin de la sortie on entend une explosion sourde qui provient du sol. Et je dois avouer que tout le monde dans le groupe s'est demandé ce que c'était. Surtout que pendant le voyage aller on avait discuté du film qui parle d'une guerre nucléaire et on avait imaginé que ça se déclenche lors de notre sortie et rigolé de notre tête en sortant, etc. Un petit délire pour faire passer le temps sur la route.
Bref - lors de la remontée du dernier puits (de nuit) on se demandait ce qu'on allait trouver en sortant du genre un paysage fluorescent, etc.
Au final, c'était le membre d'un autre groupe qui avait oublié de refermer la bite à carbure (pas très malin dans un réseau aquatique) et sentant le l'acétylène il a regardé dans le kit et BOUMMM !!!!
C'était à un aéroport (peut être celui d'Atlanta ?) aux Etats-Unis avec toute la famille, les 2 petits, madame... Comme on avait prévu en plus d'une visite à la belle famille de participer quelques jours au "speleofest" vers Crowsnest pass en Alberta, innocemment j'avais emporté en plus des bagages classiques un kit avec un peu de matos : combis, harnais, casques et calbombe et du carbure... Évidemment ça sentait un peu... Une agent de sécurité me demande d'ouvrir et regarde ébahie le carbure ??!!!
- "Calcium carbide" disons-nous ! N'ayant aucune idée de ce que c'était, elle nous répond : "OK..." Et on remballe.
Autres temps, autres mœurs !

Il était donc une fois, au siècle dernier, un spéléo qui s'appelait "elab34" et qui avait emprunté un kit et une calebonde au club pour une expé en République Dominicaine. À son retour, mal lui en prit de faire un détour par les USA. Au contrôle rayon X de l'aéroport, les douaniers ont sursauté en voyant "une bombe" dans ses bagages !
Même en leur expliquant ce à quoi ça servait et en leur montrant qu'il n'y avait plus de carbure dedans ils n'ont rien voulu savoir…. Et ils ont gardé le kit aussi les enfoirés : à mon avis il y avait un spéléo dans le lot qui s'est dit que c'était une belle occasion de récupérer du matos gratis !

smiley speleo

En 1958, l'abbé Breuil est venu authentifier la grotte de Gouy découverte par J.Saurereau de Chaffe ( le Baron), M. Luquet et P. Wajdenfeld. L'abbé nous demanda de déboucher le bec d'une lampe archaïque en l'occurrence lampe de type vélo. Le "Baron", personnage bien connu de la fédé, fut chargé de l'opération. Suite à l'authentification, l'abbé donna sa lampe à notre distingué Baron. Le temps passa. Connaissant le Baron tout feu tout flamme, exubérant, impulsif, ce dernier réussit à égarer ce souvenir qui avait certainement et sûrement vu Lascaux. Je me souviens, l'abbé nous avait dit ne pas vouloir d'éclairage électrique afin de mieux discerner les dessins sur les parois.

Le carbure pouvait alors s'acheter au détail dans une droguerie ; cela se passait à Marseille et nous avions un cabanon à Mazargues, quartiers sud de la ville et pour nous éclairer, nous avions une petite (enfant elle m'apparaissait grosse) lampe à acétylène que nous accrochions en hauteur et dont le bec était déporté par un tube "col de cygne" pour mieux éclairer. Je dois l'avoir encore dans un recoin.
Nous explorions à la bougie, ou avec un lampe de poche les grottes de Marseilleveyre, Roland, St Michel d'eau douce etc... Pour les puits avec des copains d'enfance, nous avions une échelle, barreaux de frêne, montant en nylon, qui s'étirait d'un mètre en moins de 10m et une cordelette en polymère inconnu de 3mm de diamètre suffisamment longue pour pouvoir le replier jusqu'à 8 fois et là elle était encore trop élastique, nous faisions des rappels d'une dizaine de mètres avec.
Le premier vrai gouffre vertical fur Maramoye, plateau de Siou Blanc : corde et échelles étaient prêtées par un membre du CAF, seul vrai spéléo (21 ans) à nous accompagner : sortie "scout" avec des chefs de 19 ans, des gamins de 15 ans et l’aumônier la trentaine. Pour amener tout le monde et le matériel jusqu'au gouffre, ce fut une véritable épopée : et il avait fallu s'équiper préalablement ! Nous avions des lampes Arras (mon frère cette fois-là, en 1965, avait une vraie frontale électrique Winchester dénichée d'on ne sait où par notre père, avec un cordon et un boîtier de piles à la ceinture), avec un gros arceau, et un crochet de même dimension, un morceau de tube souple de gazinière amenant l'acétylène au casque; maintenant le casque : modèle "de chantier" en espèce de plusieurs couches de carton (la visière gondolait à l'humidité), sur le bord duquel étaient percés à chaud des trous permettant, via des crochets à cheveux de ma mère, de fixer un tube cuivre connecté vers la bonbonne au tube souple ; mon père avait accès à un atelier et il avait fait braser un écrou à l’extrémité du tube en cuivre, convenablement tordu, la lampe étant portée en sautoir.
Cet équipement de base m'a servi plus de 25 ans, complété peu à peu par les nouvelles lampes plus légères, avec un secours électrique (autonomie avec une pile neuve de 2 heures, se déchargeant dans des poches pas étanche à l'humidité) ; un réflecteur qui s'encrassait tout de suite, les becs bouchés ou calibrés (19l/min) pour concilier qualité de l'éclairage et durée : les longues explorations qui nous voyaient revenir avec des lumignons rougeoyant, déchaulant au sol pour enfouir la chaux dans l'argile, (puis dans des sacs pour la remonter), chercher les petits morceaux de carbure intacts pour les extraire et relancer la flamme une paire d'heure, avec le problème de rallumer, d’abord avec des boîtes d’allumettes qui se déglinguaient - on était heureux d'avoir alors des fumeurs ; puis avec un nouveau casque Petzl avec piézo et piles plates à l'arrière.
Une des dernières fois (il y a plusieurs décennies) à l'aven de Jean Nouveau, en sortie départementale 84 nous étions deux à bout de carbure et presque à bout de lumière électrique; nous étions à 3 puits de la sortie, j'avais une lampe électrique presque morte ; j'éclairais brièvement pour progresser en galerie faisant quelques pas dans la noir - au prix d'un chute dans un petit trou anticipant par erreur le plat - S'attendant aux fractios le temps d'un rougeoiement, s'accrochant ensemble à la corde profitant de cette faible lueur, l'éteignant pour grimper, heureusement un bon projo avait été installé dans le grand puits multi-fractionné nous permettant de progresser de concert de mieux en mieux. L'adéquation débit qualité de lumière (technique avec carbure dans chaussette mieux en mieux. La proximité -dans le noir- du premier déjà sur la corde et du suivant juste dessous a fait que donnant un vigoureux coup de pied pour me hisser le plus vite possible sur la corde j'ai fait voler en éclat les lunettes du copain.
L'"adéquation débit / qualité de lumière" (technique avec carbure dans chaussette) ne fonctionnait plus pour de longues explos et nous trouvait souvent en retour avec une lumière rougeoyante. Mais à part cette explo limite à Jean Nouveau, nous ne nous sommes jamais trouvés en panne telle qu'on attende le secours des copains ; le cas le pire en 1986, fut à la Peña Colorada, dans un grand trou qui était en cours de déséquipement, le réseau démarrant par 700m de galeries, j'invitai mon frère à venir faire cette première partie, promettant de lui fournir une bonne lampe, bourrant pour cela deux bonbonnes tellement que le gaz ne pouvait s'échapper ! Il y avait quelques passages équipés de cordes fixes et nous n'avions qu'une lumière pour deux, sachant que les équipes engagées étaient en train de tout déséquiper et qu'ils allaient nous mettre dehors, pas le temps de nettoyer pour avoir deux lumières et pas d'outil pour ça !
Par hasard je suis tombé sur une photo de moi prise le 01/04/1967 au Regaï de Néoules (83) et on voit bien l'équipement : il y a l'acéto Arras, le casque carton et, évolution majeure depuis la 1ère descente de 1965 au Maramoye, une coupelle censée faire réflecteur, une lampe électrique de secours (c'est un modèle éclairant des deux côtés, il y a une fenêtre rouge qu'on aperçoit sur la photo à l'arrière) et luxe, deux mousquetons acier en sautoir et un à vis pour accrocher la lampe (cadeau du grand-père pour mon anniversaire). La combi provenait des stocks américains résiduels. Nous étions venus avec mon frère Jean-Louis en mob depuis Marseille, nous avions dormi le soir dans une maison en travaux qu'on nous avait indiquée et le lendemain nous avions retrouvé Michel Yvroux, arrivant lui en bus ; une personne du village nous a menés à l'entrée de la cavité... De retour depuis le siphon, nous n'avons pas reconnu un passage étroit qui nous a semblé bouché ; nous avons erré, atteignant des galeries supérieures surplombant les galeries d'accès d'une dizaine de mètres avant que revenant une fois de plus au passage, je m'engage et retrouve la suite... Nous étions alors membres de la "Section Spéléo des Excursionnistes Marseillais" ; j'y avais connu Touloum et je suis devenu un de ses sherpas, on tournait aussi avec Vernette et son GEPS...

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Un ami me racontait une fois qu'il encadrait des débutants. La lampe de l'un d'entre eux fonctionnait mal : mon ami ouvre le générateur pour voir ce qui n'allait pas, et met le nez dedans pour sentir s'il y avait du gaz. Il avait gardé sa flamme allumée sur le casque : BOUM !! en pleine face ! Heureusement sans bobo.

Pour ma part, je me souviens de ma première utilisation de l'Ariane de Petzl. Je venais de l'acheter, et j'avais hâte d'essayer ce générateur que je trouvais très léger et très esthétique (avec un design au look technique qui tranchait avec la rusticité des cailloux de carbure).
Je suis allé en solo dans une carrière souterraine pour me familiariser avec. Hélas ! Quelle déception ! La flamme n'arrêtait pas de "clignoter", elle passait constamment du chalumeau à la veilleuse, même quand je ne touchais à rien. Mais vraiment la grosse déception... Qu'allais-je faire avec une lampe aussi peu fonctionnelle ?...
Heureusement, une chaussette a tout résolu la fois suivante !
Une amie, qui explorait un bout de galerie de son côté, s'est retrouvée dans le noir parce que sa Fisma s'est ouverte toute seule, probablement mal fermée. Elle avait une Duo comme éclairage électrique, mais elle connaissait mal ce modèle et n'arrivait pas à l'allumer : l'interrupteur étant en mode "fermeture sécurisée" dont elle ignorait l'existence.

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