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Géologie héraultaise

CHRONIQUE DE « Doc Carbur » N° 10


Comment utiliser la page Doc Carbur 10 ?

Pour plus de facilité de navigation et de lisibilité de la page de présentation de la géologie de l'Hérault, vous pouvez utiliser le menu ci-dessous classé par ères géologiques et y revenir avec les flèches "Haut de page" disséminées régulièrement dans le texte.

GENERALITES

TRILOBITE (Ere primaire)

 

OEUF de DINOSAURE AMMONITE  BAUXITE (Ere primaire)
CHIROTERIUM
TURRITELLES (Miocène) HUITRE (Eocène) DENT DE REQUIN (Miocène) LAMELLIBRANCHES (Miocène)A
INTRODUCTION ÈRE PRIMAIRE ÈRE SECONDAIRE ÈRES TERTIAIRE
&
QUATERNAIRE
ANNEXES

 

 

 

 


 

1. INTRODUCTION

Doc Carbur qui a passé de longues heures dans les entrailles de la terre héraultaise a décidé de vous entretenir un peu de géologie. Certes ce n'est pas une science simple mais on a la chance de trouver dans l'Hérault tout le nécessaire pour l'illustrer. En effet, la géologie est tout d'abord affaire d'observation, de cueillette d'échantillons ou de fossiles et par chez nous il y a de quoi faire ! Il suffit en effet de partir du littoral à l'est du département (vers la Grande Motte par exemple) et de filer jusqu'au nord-ouest (du côté de Saint Pons) pour traverser, en suivant un arc de cercle, des terrains issus de tous âges géologiques. Voilà qui n'est pas courant. Doc Carbur a bien sûr une prédilection pour les terrains calcaires karstifiés où se trouvent les cavités qu'il explore, mais c'est un panorama complet de notre géologie départementale que nous allons essayer de brosser ici

1.1 Évolution géologique terrestre

La durée des temps géologiques est difficilement inimaginable car rien ne permet vraiment d'en avoir une vision globale tant ces périodes sont longues. Un exemple pourtant : si l'histoire de la terre était ramenée à une journée, l'apparition de l'homme n'y représenterait que les 15 dernières secondes. On n'échappera donc pas au traditionnel tableau chronologique qui se trouve reporté en annexe.

Que dire de plus ? Que l'aspect de notre globe n'a cessé d'évoluer depuis environ 4,5 milliard d'années (âge probable de notre globe). Continents et océans changent en effet de place et de forme en permanence, aujourd'hui comme hier. Ces mouvements imperceptibles, sauf en cas de séisme (voir Doc Carbur N° 2), des plaques continentales ont façonné le globe tel qu'on le connaît actuellement. Ces plaques qui constituent dans leur totalité la croute terrestre sont actuellement classées très simplement en deux catégories : les grandes et les petites. On en dénombre 53 en tout dont 7 grandes couvrant à elles seules 94% de la surface du globe. Voici une sorte de reconstitution des mouvements des terres émergées, liés à ceux des principales plaques tectoniques, sur le document ci-dessous.

 

Animation tectonique
MOUVEMENT DES PLAQUES TECTONIQUES

On voit donc que notre terre héraultaise (si tant est que l'on puisse l'appeler ainsi des dizaines de millions d'années avant que même que le fleuve qui lui donnera son nom n'apparaisse) s'est pas mal promenée à la surface du globe. Recouverte plusieurs fois par la mer, elle garde encore les traces de ce passé colossal dans ces entrailles. C'est le travail des géologues de reconstituer son histoire à partir de indices qui perdurent aujourd'hui : fossiles, roches, faille etc.

  • Voici une autre animation qui détaille l'évolution de la Pangée depuis 250 Ma.
Pangée en mouvement
ÉVOLUTION DE LA PANGÉE

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2. ÈRE PRIMAIRE (-540 Ma / - 245 Ma)

Comme dans une étude historique classique, c'est l'époque la plus lointaine qui est la plus difficile à connaître. Les traces et indices sont très anciens, ils ont été transformés et modifiés de nombreuses fois avant de prendre l'aspect qu'on leur connaît.
Les roches n'échappent pas à cette règle. Dans l'ouest de l'Hérault où on retrouve les terrains primaires, leur disposition est complexe. Cette période est la plus longue des 4 ères géologiques (à l'exception de l'époque précambrienne qui a précédé) : elle a duré environ 300 Ma et a été caractérisée par 3 événements successifs majeurs.

2.1. Une mer recouvre nos régions : SÉDIMENTATION

Terre au Dévonien
Sur cette illustration, on peut constater qu'au Dévonien (- 408 / -360 Ma), les continents sont en train de se regrouper. Il n'y a plus qu'un seul grand océan sur terre.
La position de ce qui deviendra plus tard le sud de l'Europe est en train d'émerger lentement (sa position est indiquée par la flèche noire).

De -540 à -330 Ma, notre région est recouverte par une mer qui va déposer des couches de sédiments argiles et sables, qui donneront bien plus tard des grès, des schistes et des calcaires que l'on retrouve dans la montagne Noire (St Chinian, St Pons). Comme ces dépôts se sont succédés durant près de 210 Ma, autant dire que la couche est particulièrement épaisse : elle mesure parfois jusqu'à 10 km d'épaisseur.

Trilobite LOCALISATION
Fossile de Trilobite
Localisation


Le fossile qui nous sert d'illustration ici est caractéristique de l'ère primaire : cet arthropode marin appelé TRILOBITE a bien sûr disparu depuis longtemps. Pas de baleines, et seulement quelques poissons cuirassés dans le grand océan de l'ère primaire (les premiers poissons ressemblant à ceux que nous connaissons apparaissent au Dévonien vers -400 Ma). La plupart les animaux de cette époque étaient invertébrés (brachiopodes, bivalves, polypiers, crinoïdes, goniatites). Des représentants de ces familles existent encore aujourd'hui dans l'océan comme le corail ou l'oursin, mais nombreux sont ceux qui ont disparu entièrement comme les ammonites de l'ère primaire appelées goniatites et sont donc totalement fossiles.

2.2. Une montagne surgit : PLISSEMENT

Terre au Trias
Vers -300 Ma une gigantesque collision va faire jaillir une gigantesque chaîne de montagnes à l'endroit où se trouve la France actuellement.
Elle est issue de la rencontre entre la plaque tectonique de la Gondwana et celles de la
Laurencia et la Baltica (plus au sud sur le globe que la position de l'Europe actuelle). La Pangée se forme (gros continent soudé).

Cette montagne appelée Chaîne Hercynienne est issue d'un mouvement qui s'étendait de ce qui deviendra plus tard l'Amérique et l'Asie en passant par le sud de l'Europe future. Elle était positionnée au nord d'une autre chaîne issue du même mouvement, les Appalaches : plus tard au Jurassique (ère secondaire) c'est à ce niveau que le fossé océanique Atlantique va s'ouvrir et séparer l'Europe de l'Amérique. Elle devait avoir des sommets de plusieurs milliers de mètres de hauteur mais personne n'allait y faire du ski ou de l'escalade. A cette époque, pas de Yéti, les premiers vertébrés apparaissaient tout juste et ils n'avaient pas encore découvert les joies de la fracture du col du fémur !

Appalaches et massif Hercynien
Séparation Amérique Europe
Création de l'océan Atlantique

Bref, la mer fut donc repoussée et les terrains sédimentaires qu'elle avait créés soulevés, plissés et déplacés sur des kilomètres. Mais ce n'est pas tout, non seulement les roches sédimentaires furent bouleversées, mais de nouvelles roches apparurent. En effet, les mouvements de la plaque qui s'enfouit (subduction) se prolongent à des dizaines de kilomètres sous la croûte terrestre. Dans cette zone règnent des conditions de pression et de températures ( près de 1000 °C) telles que les roches vont changer d'aspect : certaines fondent et, devenues moins denses, remontent dans la croûte pour former ce que les géologues appellent des roches métamorphiques (comme le garnite). Ce mouvement des plaques tectoniques entraîne aussi des remontées de roches au dessus la zone de contact, roches qui sont alors remises au jour et que l'on peut retrouver à la surface. L'érosion parachèvera ce travail est fera apparaître d'autres niveaux de roches métamorphiques ou magmatiques qui seraient restées enfouies sans cela et on les retrouve mêlées dans l'Ouest de notre département.


2.3. Cette montagne est usée : ÉROSION

Très vite (façon de parler) va débuter l'érosion de ces massifs montagneux. En fait l'érosion est permanente à la surface du globe : elle prend simplement le dessus dès que la surrection est terminée. La mise à plat de ces sommets hercyniens durera environ 55 Ma et il n'en restera plus qu'une plaine : si on retrouve ces terrains en altitude de nos jours c'est qu'ils ont été soulevés plus tard.

localisation
Paysage du carbonifère. (dessin de B. PHALIP)
Localisation

Ces masses gigantesques vont donc donner des quantités non moins gigantesques de débris divers. Une partie de ceux-ci vont s'accumuler dans des bassins continentaux et la plus grande partie finira sur les bordures des bassins océaniques (on les appellera sédiments continentaux). Les déchets végétaux de cette époque, partis au recyclage naturel, vont former des couches de charbon et de lignite que l'on retrouve dans le nord-ouest de notre département (Faugères, Cabrières, Graissesac).
Dans ces couches de dépôts continentaux, on retrouve de nombreux fossiles de végétaux comme des prêles, des fougères, voire des conifères, caractéristiques du climat plutôt chaud et humide qui régnait au paléozoïque supérieur (carbonifère) et identiques à ceux des autres bassins houillers d'Europe.

FeuilleCalamitesPecopterisFeuille et tronc
Fossiles du carbonifère

Revenons à cette érosion subie par la chaîne Hercynienne. Les dépôts de cette époque (Permien) sont encore visibles au sud de Lodève autour du lac du Salagou dans la zone des ruffes. C'est dans ces roches que vont s'accumuler des sels d'uranium qui y ont été exploités pendant des années près de Saint Jean de la Blaquière.

EN SAVOIR PLUS SUR L'URANIUM de LODÈVE

A la fin de l'ère primaire, sur ces couches de boues argileuses se promenaient parfois des reptiles (probablement des pré-mammaliens) dont on a retrouvé les traces à La Lieude près d'Octon. Sur cette dalle, désormais protégée, on retrouve des pistes de plusieurs animaux (une vingtaine environ) de taille et de familles différentes.

Dalle de La Lieude
Thérapsidés
Une partie de la dalle aux empreintes de La Lieude.
Thérapsidés et libellules extrait d'une peinture
de Beb PHALIP (voir bibliographie)

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  1. ÈRE SECONDAIRE (-245 / -65 Ma)

    3.1 Le TRIAS (-245 / -205 Ma)

La séparation entre l'ère primaire et l'ère secondaire ne se traduit pas par des différences notables de paysages donc de terrains. Le Trias semble avoir été assez ressemblant au Permien sur bien des points (climat, végétation) dans nos régions. Si les géologues ont décidé de placer une limite ici, vers -245 Ma, c'est pour des raisons biologiques. En effet il s'est produit à cette époque une disparition quantitative très importante d'êtres vivants. Toutes les catégories animales ont été touchées, des vertébrés jusqu'aux insectes, sur terre et dans les mers. (Voir graphique où sont indiquées les extinctions majeures) On pourrait dire, en dramatisant un peu, que la vie a failli être éradiquée de la surface du globe à la fin de l'ère primaire. Les fossiles témoignent de cette extinction massive mais les raisons en sont encore obscures. Il existe peu de sédiments de cette époque à cause de la position des plaques continentales et du niveau de l'océan (c'est d'ailleurs cette disposition qui est une des causes probables de la diminution des familles animales) : le mystère risque donc de durer longtemps.

Malgré cela, le début de l'ère secondaire, appelé Trias, a donné dans l'Hérault des superbes empreintes de pas de reptiles près de Lodève (Fozières). Ces reptiles étaient probablement des Thérapsidés dont certains représentants donneront naissance aux mammifères au début de l'ère secondaire. Ce sont donc les très lointains ancêtres de Doc Carbur, qui, à l'instar des Chauves-souris, est un mammifère troglophile. Cet animal fut baptisé, lors de sa découverte, Chirotérium à cause des empreintes en forme de mains. Voici ce à quoi il aurait pu ressembler un Ticinosuchus, auteur probable de ces traces (dont on a retrouvé un squelette en Allemagne).

Empreinte
Chiroterium

Empreintes de Chirotérium.
Photo de G. VIGNARD (Coll Musée Fleury Lodève)
et extrait de photo trouvée sur la page web :
http://www.ntnu.no/ntnu/info/pressemeldinger/09.00/dinosaur.htm

Un Ticinosuchus
reconstitution d'après un dessin du livre
"Dinosaures et autres reptiles du Languedoc" JC Bousquet et M Vianey-Liaud


3.2 La mer JURASSIQUE (-205 / -150 Ma)

Vers -205 Ma, notre région sera recouverte en deux temps par une mer dont les spéléologues vénèrent chaque jour le passage. Les sédiments et les coraux de ces étendues marines vont donner le calcaire et les dolomies que nous aimons tant parcourir, fouiner, gratter et pénétrer. Ce calcaire d'une épaisseur de 2 km par endroit est la roche qui forme tous les Causses et Avants-Causses, les massifs de La Gardiole et de La Séranne, le causse de Murviel etc… Bref, partout où traînent les spéléos dans leurs sombres heures de liberté.

Dans les terrains calcaires jurassiques, on retrouve de beaux fossiles d'ammonites. Ces animaux qui ont depuis complètement disparu étaient extrêmement nombreux dans les eaux de l'ère secondaire et il n'est pas rare d'en trouver en cassant du caillou au cours d'une désobstruction. On peut rencontrer aussi, dans les marnes du Jurassique inférieur, des rostres de bélemnites.

 Différences de cloisonnement.
Document 1

 
Ammonite du Jurassique 
Document 2
Description de la coquille d'ammonoides
Document 3 (d'après Encyclopédia Universalis)

LES AMMONOÏDÉS

Les ammonites font partie d'une sous-classe fossile des Mollusques Céphalopodes. Avant de disparaître de façon mystérieuse à la fin de l'ère secondaire, elles furent un groupe nombreux d'environ 10 000 espèces différentes. Les premiers ammonoïdés font leur apparition au Dévonien inférieur et il a été nécessaire de différencier les Ammonites vraies des Goniatites et des Clyménies.

Les AMMONÏDÉS sont très proches des NAUTILOÏDÉS dont on les différencie par leur siphon et leurs sutures externes (lignes sur la coquille : voir documents 2 et 3). C'est d'ailleurs grâce à cette étude des lignes de suture et de leur système de communication interne (goulot du prosiphon) que l'on classe les ammonoidés en trois groupes ou ordres (voir figure 1).

Goniatites, Clyménies et Cératites sont présentes à l'ère primaire. A la fin du Trias elles laisseront place aux ammonites vraies (sous ordre des Ammonitina) qui vont proliférer au cours du Jurassique et du Crétacé (ère secondaire). Vers la fin du Crétacé vont apparaître des ammonites en partie ou totalement déroulées (Lytoceratina) : ce sera bientôt la fin, non élucidée, de leur longue existence biologique. Seuls les Nautiles continueront leur périple marin.

 

Dans les couches géologiques de l'ère secondaire, on aura aussi la chance de voir des empreintes de pas de dinosaures (Lodève sur le massif du Grézac) ou même de découvrir des œufs et des ossements (Mèze, Saint Chinian) qui témoignent de l'intense activité de ces animaux au cours du Jurassique puis du Crétacé.

Oeufs de dinosauriens.

De très nombreux oeufs de dinosauriens (parfois avec des ossements) ont été découverts dans notre département, ainsi que dans les départements voisins. Notre région est ainsi une des plus riches d'Europe pour ce qui concerne la paléontologie du secondaire.

Pour ne citer que quelques lieux héraultais :

  • commune de Jacou (oeufs)
  • commune de Clapiers (oeufs)
  • commune de Mèze (oeufs et ossements divers)
  • commune de Villeveyrac (oeufs et ossements divers)
  • commune de Montarnaud (oeufs)
  • commune de Combaillaux (ossements de Titanosaure)
  • commune de Saint Chinian (oeufs et ossements)
Images trouvées sur :
http://www.nature.ca/exhibits/dinoeggs_f.cfm et
http://www.geocities.com/phkerourio/index.htm et
http://pagesperso-orange.fr/bernard.langellier/lanrou/herault.htm
Oeuf 1Oeuf 2
 Nid fossile d'oeufs de dinosauriens

3.3 Le CRÉTACÉ (-150 / -65 Ma)

C'est vers -135 Ma que des argiles vont venir s'ajouter en masse aux calcaires pour donner des niveaux marneux que l'on retrouve au nord-est du département (Causse de l'Hortus / Pompignan). Ces marnes sont les témoins d'une étendue d'eau moins profonde, sorte d'immense étang d'eau salée. Puis, la mer se retire à nouveau et sur ces terres émergées l'érosion reprend de plus belle. Pendant ce temps l'usure des terrains plus anciens continue son bonhomme de chemin. Tous ces phénomènes d'érosion vont concentrer dans certaines zones, au milieu des calcaires et des dolomies fracturés et déjà partiellement karstifiés, des poches d'oxydes métalliques qui donneront les bauxites (minerai d'aluminium). Très fréquentes dans l'Hérault, elles ont été exploitées pendant des décennies (Bédarieux, Villeveyrac, La Boissière).

Bauxite de Bédarieux
La bauxite remplit des poches karstiques de dolomie. Les constituants de la bauxite (argiles alumineuses, oxydes et hydroxydes d'aluminium, oxydes de fer) proviennent de l'altération, sous climat tropical, non pas de la dolomie où elle est piégée, mais de roches riches en alumino silicates (schiste, micaschiste, granite) comme celles des formations primaires voisines. C'est un minéral très courant dont les plus grandes réserves mondiales sont en Afrique.

A la fin du Crétacé, c'est une nouvelle catastrophe écologique qui se produit, nous sommes il y a 65 Ma et les dinosaures vont disparaître. La raison de cette extinction est mieux connue que celle de la fin de l'ère primaire. Elle est due probablement à la conjonction de 3 événements : une catastrophe astronomique, un phénomène géologique, et une dégénérescence évolutive.

  • Le choc d'un astéroïde de grande taille (attesté par les restes sous-marins de son cratère d'impact et une couche de poussières spécifiques) au large de l'actuel golfe du Mexique aurait éparpillé dans l'atmosphère un nuage de cendres gigantesque capable de modifier durablement le climat de notre planète.
  • De plus des volcans auraient pu s'éveiller, à cause de l'onde de choc résultant de l'impact, et une période de volcanisme très actif aurait alors rajouté des scories et agravé encore le phénomène d'obscurité atmosphérique consécutif à la pulvérisation de l'astéroîde.
  • Enfin, il semblerait que l'évolution génétique de la population des dinosaures était en perte de vitesse dans certaines zones (manque de diversité des populations). C'est là où les espèces étaient les plus diversifiées que la chute du météore s'est produite, achevant de déstabiliser tragiquement leur équilibre. Cette hypothèse reste à confirmer.

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3. ÈRE TERTIAIRE (-65 / -1,7 Ma)

Les dinosaures ont disparu, les couches géologiques sédimentaires des ères précédentes vont être bouleversées par les mouvements tectoniques, glissements et plissements. Cela commence par une nouvelle phase d'immersion entre -55 Ma et -40 Ma (Éocène) sur une partie de nos régions sous la forme d'immenses étendues lacustres. Ces zones immergées apporteront, par sédimentation, de nouvelles roches calcaires dans le Sud-ouest du département (Causses du Minervois) mais aussi plus à l'est (bassin de Saint Martin de Londres). Dans ces terrains tertiaires où alternent des marnes, on retrouve aujourd'hui des fossiles de planorbes et limnées (gastéropodes d'eau douce) mais également des restes de vertébrés : tortues ou crocodiles (Causse d'Aumelas, Nord du Pic Saint Loup).

  • Etape 1 (éocène)
    C'est vers -40 / -35 Ma qu'un événement considérable va se produire, une nouvelle chaîne de montagnes vient modifier l'agencement des couches rocheuses en place : c'est ce que l'on appelle communément le plissement Pyrénéen. Ce massif n'avait pas grand chose à voir avec les Pyrénées telles que nous les connaissons aujourd'hui : il était beaucoup plus vaste et s'étendait jusqu'à la Provence actuelle. Son érection est due à la rencontre de la plaque tectonique Africaine et de sa tête de pont, la plaque ibérique (qui montent vers le nord-est), avec celle de l'Eurasie. Ces deux zones, qui avaient été légérement séparées suite à l'ouverture de l'Atlantique nord (dont une branche forme le Golfe de Gascogne), se heurtent à nouveau. Suite à cette collision les couches s'empilent, des plis énormes se forment tout le long du Golfe du Lion (Pic St Loup) dans les roches sédimentaires. des failles coulissent sous la poussée sur plusieurs kilomètres pour certaines (faille des Cévennes).
  • Etape 2 (oligocène)
    A l'est de cette chaîne, du fait de l'enfoncement de la croûte océanique sous l'eurasie (phénomène de subduction) une phase de distension affecte la région du côté de la Sicile actuelle. De grandes failles distensives (failles normales telles que la faille de Nîmes ou la nouvelle activité de la faille des Cévennes) permettent l'effondrement de la chaîne Pyrénéenne (-34 / -23 Ma) sur la marge d'un bassin en formation où ira se loger le futur Golfe du Lion. Le long de ces failles, des volcans surgissent (Montferrier sur Lez).
  • De -23 Ma à -12 Ma (miocène) c'est l'influence de cette mer qui est prépondérante pour parachever notre paysage local. Tout notre littoral Languedocien est à l'époque sous l'eau : ce qui englobe les régions actuelles de Narbonne, Béziers, Montpellier et Nîmes. La sédimentation de cette mer, donnera des roches calcaires tendres très utilisées comme matériau de construction (Pierre de Castries). Dans ces terrains on retrouve, là encore, des fossiles tels que des dents de requin, des huîtres, des coquillages typiques des eaux chaudes (Bouzigues, Loupian, Poussan)
Huitres miocène
dent de requin
Localisation
Huîtres du Miocène de Montbazin
Dent de requin de Poussan et fossiles marins du Miocène.
  • Vers -12 Ma la mer, ancêtre de la méditerranée, se retire avant de remonter à nouveau vers -5 Ma avec un niveau moins élevé toutefois : c'est la mer pliocène. Ces différentes remontées du niveau marin, sont appelés transgressions. Une phase de volcanisme suivra et les roches issues de ces coulées de lave vont alors se superposer à toutes celles que nous avons déjà évoquées (plateau basaltique de l'Auverne). C'est la troisième phase de volcanisme à toucher notre région après celle, très ancienne, de l'ère primaire (vers -550 Ma) dont il ne reste des traces que sur le massif du Mendic, puis celle qui donna naissance au volcan de Montferrier sur Lez (-30 Ma). Elle durera jusqu'à l'ère quaternaire (Cap d'Agde -650 000 ans). Les premiers hominidés auraient pu, théoriquement, connaître la fin de cette époque tourmentée. Pour l'instant les traces les plus anciennes d'occupation humaine dans la région Languedoc Roussillon sont plus récentes (-400 000 ans à la Caune d'Arago ou au Mas-des-Caves et -50 000 ans à la Grotte de l'Hortus). A ce sujet, Doc Carbur vous recommande d'ailleurs la lecture du roman " L'homme de la Combe d'Arc " où la rencontre de l'homme préhistorique et les volcans est fort bien contée (voir bibliographie en fin d'article).

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4. ÈRE QUATERNAIRE (depuis -1,7 -> 0 Ma)

Nous venons de voir que c'est l'époque du volcanisme. Cette ère est la plus courte (ou la plus longue puisqu'on ne sait pas quand elle va se terminer !) et l'érosion finit d'y modeler les paysages. Les côtes seront très remaniées par des variations fréquentes du niveau de la mer Méditerranée dues aux changements climatiques. Au cours de l'ère quaternaire, en effet, auront lieu de grandes glaciations entrecoupées de périodes plus chaudes alternant environ tous les 100 000 ans. Quand l'eau est stockée sous forme de glace le niveau marin descend, quand la glace fond il remonte. C'est ainsi que les hommes qui ont peint dans la grotte Cosquer (en partie sous-marine), y accédaient alors à pied sec !

C'est avec l'ère secondaire (qui a vu se former d'excellents calcaires), la période géologique la plus prisée des spéléologues, savez-vous pourquoi ? Au cours de ces derniers millénaires de l'histoire de notre sous-sol, l'action de l'eau conjuguée à celle du froid vont continuer le processus de karstification des calcaires crétacés et jurassiques. Cette karstification avait certes commencé à l'ère tertiaire, mais elle ne nous laisse que des paléokarst pas vraiment folichons. Par contre, les grandes galeries, les beaux puits et le concrétionnement que nous apprécions, datent en général de l'ère quaternaire. Les cours d'eau de surface vont, au cours des périodes interglaciaires, s'enfoncer par creusement des vallées, aidés en cela par la surrection du Massif Central et de sa marge sud (Cévennes) au cours du Pliocène. Ils vont entraîner l'enfoncement des réseaux hydrographiques souterrains. Des grottes, baumes, vont apparaître en surface, des réseaux souterrains vont se frayer un chemin sous les causses et garrigues. Tout cela pour notre plus grand bonheur...

Pour terminer, c'est le cordon littoral qui s'édifiera par accumulation de sable et de galets apportés par les courants marins, les fleuves et les vents après la dernière stabilisation du niveau de la mer.

Dunes du cordon littoral. Ganivelles en bois de châtaigner.
Localisation
Le cordon littoral : dunes fragiles.

En réalité, rien n'est terminé. Dans les quelques infimes parcelles de ce temps géologique que l'on vient de parcourir, se produira un événement qui risque de bouleverser la planète bien plus que la tectonique, la sédimentation ou l'érosion... C'est l'évolution d'un quelconque mammifère simiesque en homme ! De très nombreuses traces de l'occupation humaine sont perceptibles dans l'Hérault. On a retrouvé, selon les sites, des restes de squelette, des traces de foyers, des gravures, des vases ou de l'outillage de pierre taillée etc.

Pour ne citer que les cavités ayant un intérêt archéologique (par ordre chronologique) :

  • Grotte d'Aldène (Cesseras) / Paléolithique inférieur - 400 000 ans
  • Grotte du Mas-des-Caves (Lunel-Viel) / Paléolithique inférieur - 400 000 ans
  • Grotte de l'Hortus / - 50 000 ans (Plus de détails sur cette cavité ?)
  • Balma de l'Abeurador (Félines-Minervois) / - 7000 ans
  • Grotte de Camprafaud (Ferrières-Poussarou) / Néolithique ancien - 6000 ans à - 2500 ans
  • Grotte de Sain- Pierre-de-la-Fage / Néolithique ancien - 6000 ans
  • Grotte de La Madeleine / Néolithique moyen - 4500 ans à - 2000 ans
  • Aven de Puech Haut / - 3000 ans
  • Aven des Besses 2 / - 3000 ans
  • Grotte de l'Abeil (Lauroux) / - 3000 à - 2200 ans
  • Grotte de Couloma (Pardailhan) / - 2500 ans
  • Grotte du Rec-de-las-Baumos (Félines-Minervois) / idem
  • Grotte de Nizas / idem
  • Grotte du Creux-des-Mièges (Mireval) / -2200 ans


Qu'a-t-il fait en quelques dizaines de millénaires à peine, ce nouveau mammifère ? Alors que les continents se déplaçaient de quelques mètres, il modifiait la couverture végétale, détruisait des espèces et en créait de nouvelles, bouleversait les couches géologiques pour en extraire les minéraux fossiles et métalliques, déplaçait des fleuves, créait des lacs et assséchait des mers, creusait des cavités, en obstruait d'autres, déplaçait des montagnes, modifiait la composition de l'atmosphère...

Jamais le visage de la Terre n'avait évolué aussi vite qu'en cette fin d'ère quaternaire. Qui écrira le chapitre de l'ère suivante ? Sûrement pas votre dévoué...

Doc Carbur

Machoire de l'Hortus
  Grotte de l'Hortus il y a 50 000 ans
Reste de machoire humaine
de la Grotte de l'Hortus.
Occupation humaine des néanderthaliens
de la Grotte de l'Hortus il y a 50 000 ans.
Dessin : E GUERRIER
Occupation humaine
à la Grotte de l'Hortus (XXeme siècle)
Photo : R.D.
 
Des outils de la Grotte du Mas de Caves.

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8.     LISTE DES ANNEXES

  1. Carte géologique du département de l'Hérault
  2. Chronologie des temps géologiques
  3. Les différents étages géologiques du Jurassique au Crétacé
  4. Crédit iconographique
  5. Bibliographie sommaire
  6. Liens web intéressants
  7. Des documents complémentaires

8.1. Carte géologique du département de l'Hérault

Carte géologique simplifiée

 

8.2     Chronologie des temps géologiques.

NB : les couleurs du graphique ci-dessous ne correspondent pas à celles de la carte géologique et sont purement esthétiques.

Chronologie géologique

8.3 Les différents étages géologiques du Jurassique au Crétacé

NB : de légères variations de dates butoir sont possibles avec le schéma ci-dessus car leurs sources sont différentes.
De plus la datation géologique est en pleine évolution et les dates s'affinent régulièrement.


 

8.4     Bibliographie sommaire

  • Cartes géologiques au 1/50 000 du département de l'Hérault, BRGM éditeur.
  • Bernard GEZE, "Languedoc Méditerranéen Montagne Noire", Masson éditeur, 1979.
  • Jean-Claude BOUSQUET et Gabriel VIGNARD, "Découverte géologique du Languedoc Méditerranéen", BRGM, 1980.
  • J. ROUIRE et C. ROUSSET, "Causses Cévennes Aubrac Montagne Noire", Guides géologiques régionaux, Masson, 1980.
  • Les Écologistes de l'Euzière, "La géologie de l'Hérault", Cahiers de Cuculles N°3, 1991.
  • J. Le LOEUFF et C. MORENO, "99 réponses sur les dinosaures", CRDP / CDDP Languedoc-Roussillon, 1993.
  • Serge NURIT, "La montagne de la Séranne", Explokarst N°3, CLPA, 1994.
  • Jean-Claude BOUSQUET, "Géologie du Languedoc Roussillon", Les Presses du Languedoc, 1997.
  • Bernard BAVOUX et Pierre-Christian GUIOLLARD, "L'uranium du Lodévois", P-C G. auteur éditeur, 1999.
  • Maurice MATTAUER, "Ce que disent les pierres", Bibliothèque Pour La Science, 1999.
  • Gérard et Sylvie AUBRIOT, "L'homme de la Combe d'Arc" ou le peintre de la Grotte Chauvet, La Mirandole, P DONDEY ed. mars 2000.
  • Jean-Claude Bousquet et Monique Vianey-Liaud, "Dinosaures et autres reptiles du Languedoc", Les Presses du Languedoc, 2001.

8.5    Crédit iconographique

Voici les adresses des sites sur lesquels ont été trouvées certaines des illustrations de cette chronique :

a) http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s4/pangee.auj.html bourque@ggl.ulaval.ca : planisphères et quelques graphiques
b) http://perso.wanadoo.fr/nicolas.tormo/geologie/geologie.html : fossiles de la Montagne Noire
d) http://perso.infonie.fr/fretard/sommaire.htm : les planisphères de la pangée
e) http://perso.wanadoo.fr/lyceejmoulin.pezenas/molasse/fossiles.htm : huître miocène
f) http://www.ammonites.fr/determin.htm : comment reconnaître et déterminer les ammonites
g) http://www.ac-montpellier.fr/pedagogie/disciplines/svt/salagou/bauxite.htm : bauxite
e) http://www.educ-envir.org/~euziere/littoral.htm : cordon littoral

    
8.6.1.  GÉOLOGIE et KARSTOLOGIE :

http://perso.wanadoo.fr/nicolas.tormo/geologie/geologie.html : géologie de la Montagne Noire.
http://www.brgm.fr/ : le site du BRGM incontournable bien évidemment.
http://www.creusot.net/creusot/histoire/300millions/musee.htm : un site sur le Carbonifère.
http://perso.worldonline.fr/jcbrenac/Geologie.htm : un lexique de géologie bien pratique.
http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/planete_terre.html : un excellent site très clair. (site HS)
http://www.annales.org/archives/cofrhigeo/ : la géologie aussi a une histoire.
http://www.cgq-qgc.ca/tous/terre/index2.html : une introduction géologique sérieuse venant du Canada.
http://www.karstologie.com : le site français de la karstologie.
http://www.isska.ch/ : l'institut suisse de karstologie.
http://www.ac-montpellier.fr/pedagogie/disciplines/svt/salagou/bauxite.htm : la bauxite héraultaise

 8.6.2. DINOSAURES et FOSSILES :

http://www.geospace-online.com/dinos/ : une expo sur les dinosaures dans l'Hérault. (site HS)
http://www.globetrotter.qc.ca/escale/dinos/monde.htm : des tas de dinosaures. (site HS)
http://www.dinosauria.org/ : le musée des dinosaures dans l'Aude
http://www.geocities.com/phkerourio/index.htm : oeufs de dinosaures et plus si affinités
http://perso.wanadoo.fr/bernard.langellier/lanrou.htm : fossiles de dinosaures et oeufs (site HS)
http://www.citeweb.net/pteros/ : des ptérodactiles.
http://www.kbinirsnb.be/  : Institut royal belge de sciences naturelles.
http://perso.wanadoo.fr/lyceejmoulin.pezenas/molasse/fossiles.htm : huître miocène
http://jasper.kioskdu.com/fos.html : ammonite jurassique (site HS)
http://users.skynet.be/belgafossmine/ : un site belge incontournable sur les fossiles.
http://perso.wanadoo.fr/jean-ours.filippi/ : des ammonites comme s'il en pleuvait !
http://perso.wanadoo.fr/herve.chatelier/index.htm : EXTRA SUPER SITE SUR LES AMMONITES !!!

8.6.3. AUTRES :

http://perso.infonie.fr/fretard/index.htm : un site français en sciences de la Terre.
http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/ : l'École Normale supérieure de Lyon présente plusieurs sujets en Sciences de la Terre.
http://pubs.usgs.gov/publications/text/dynamic.html : la tectonique des plaques.
http://www.slb.com/petr.dir/index.html : les ressources d'Internet en sciences de la Terre.
http://www.dolomieu.fr/histoire/c_histoire.htm : un site sur Déodat de Dolomieu géologue français.
http://www.guiollard.fr : mines, mineurs et bien plus encore !
http://geologis.free.fr : une association pour promouvoir la géologie héraultaise

 

      8.7   Documents complémentaires

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