AVERTISSEMENT : cet article est un inventaire et une aide pour les spéléologues. Il ne s'agit pas pour autant d'un manuel technique officiel et aucune garantie ne peut être apportée quant à sa perfection. Il est simplement le témoignage de notre expérience. Nous conseillons vivement aux membres de clubs ou individuels débutants de s'adresser à leurs pairs et de lire les manuels édités par l'Ecole Française de Spéléologie traitant de technique et de sécurité (voir l'adresse sur le site fédéral FFS). TRÈS IMPORTANT :
Ces nuds sont photographiés de façon à bien les identifier,
parfois sur de la corde statique spéléo et parfois sur
de la cordelette. Ils ne sont donc pas serrés
pour visualiser le trajet de la corde et ne sont pas représentés
en situation réelle d'exploration. Il faut noter qu'en utilisation réelle,
un noeud doit TOUJOURS être correctement serré !!! |
Voici le descriptif d’un nouveau nœud qui pourra
être utile dans certaines situations. Créé en 2000, il n’avait
toujours pas été essayé sous choc dans des conditions les plus
sévères : voilà qui est fait.
Pour les initiations il permet aux débutants de franchir des fractionnements jambons avec l’aide d’une pédale créée par la boucle de corde qui pend de l’amarrage. Cette même boucle sera utile également en cas de transport de charge lourde (déséquipement de cavité, secours).
A ce jour, toutes les recherches bibliographiques étant restées vaines, il semble bien que ce nœud soit une première. Inventé en 2000 et testé sous choc en 2004, il est désormais fin prêt.
A base de deux nœuds de 8, sa technique de mise en œuvre est très aisée et ne demande que peu d’effort de mémorisation. Inutile d’être en bout de corde, le nœud se réalise n’importe où. On peut même le faire sur un nœud de Mickey, mais c’est une autre histoire… Il ne présente aucun des inconvénients des techniques précédentes en cas de rupture de l’amarrage. Les nœuds étant tricotés l’un sous l’autre, ils travaillent toujours dans l’axe de la corde et aucun mousqueton ne risque de se rompre sous le choc.
Comme mentionné ci-dessus il est surtout utile si vous souhaitez faciliter le franchissement d’un fractionnement plein vide lors d’une initiation, ou pour des spéléologues néophytes qui auraient encore des difficultés à le franchir avec l’aide de leur poignée bloqueur par exemple. Il évite d’emporter des sangles ou des escarpolettes à cette fin et ne nécessite pas de mousqueton supplémentaire. Il suffit de prévoir une longueur de corde adaptée (3 m environ par nœud). Remarque : la longueur de l’ensemble des deux nœuds successifs ne gène absolument pas à la remontée car le spéléologue arrive avec ses bloqueurs directement sur le nœud du haut. De plus la boucle de ce nœud ne contient rien d’autre que le mousqueton de l’amarrage et est donc peu encombrée pour s’y longer (contrairement à d’autres techniques qui s’ajoutent dans la boucle ou sur le mousqueton d’amarrage).
Une boucle de corde qui pend à un amarrage présente toujours le risque d’être confondue par distraction avec la corde qui pend dans le puits, ce qui ne peut arriver avec une escarpolette montée sur cordelette ou une sangle. Quoi qu’il en soit, et même dans le cas où le spéléologue placerait son descendeur sur cette boucle par erreur, il se trouverait bloqué dans sa descente et ne pourrait pas chuter. Un spéléologue confirmé referait simplement sa manoeuvre de fractionnement; un novice aurait peut-être besoin d'un petit coup de main pour cela (en initiation un équipement en double est toujours utile à cette fin). Placer un nœud amortisseur sur la boucle à 30 cm environ sous le 8 éviterait ce genre de confusion mais demanderait 30 cm de corde supplémentaire.
Voici la fabrication du nœud R.O.S. photographiée en quelques étapes.
Le 10 octobre 2004 ce nœud a été testé sous choc afin de voir ce qui se passerait en cas de rupture de l’amarrage sur lequel est positionné le nœud. Un morceau de corde de 6 m de long a été prélevé sur une corde qui n’était pas neuve (5 ans) mais qui avait peu servi, puis trempé toute une nuit. Un premier nœud de 8 a été positionné en bout de corde pour contre-amarrer, ensuite le nœud R.O.S. et enfin un dernier nœud de 8 pour suspendre une gueuse de 90 kg (fût d’acier rempli de béton armé). La gueuse se situait à 1 m environ sous l’amarrage et un fil de nylon maintenait l’ensemble en position (voir la procédure du test de cordes en club). Le fil ayant été sectionné, le nœud R.O.S. s’est donc libéré et est « tombé » comme si l’amarrage s’était détaché de la paroi (rupture de la roche ou du spit) avec une charge sur la corde (spéléologue) de 90 kg. b. Résultats du test Tout d’abord il n’y a pas eu de rupture de la corde même après trois chocs. Les nœuds de 8 se sont serrés et celui du haut a glissé (surtout au cours du troisième choc) mais sans s’ouvrir. Nous n’avions volontairement pas placé de mousqueton sur ce nœud mais uniquement un brin de nylon (contrairement à ce qui se passerait dans la réalité) afin qu’il puisse se dénouer le cas échéant : cela ne s’est pas produit. Il faut donc noter que dans un équipement de cavité, un mousqueton serait placé dans cette boucle et interdirait toute possibilité éventuelle de sortie de la boucle du nœud (voir dernière photo ci-dessus). En cas de rupture de l’amarrage, les deux nœuds vont donc voir leur position s’inverser de haut en bas. Le nœud R.O.S. évite alors le risque lié à l’utilisation de deux nœuds non solidaires et passés dans le mousqueton (comme indiqué aux chapitres 2.5.5 et 2.7.4 du manuel technique de l’EFS de 1996). Depuis cette époque l’EFS avait souligné le risque de destruction du mousqueton si le doigt était en traction au moment du choc et sa mention a d’ailleurs été supprimée sur les dernières versions du manuel technique. En conclusion il apparaît que le nœud R.O.S. ne fragilise pas la corde et résiste bien à plusieurs chocs dans des conditions sévères (voir photo ci-dessous).
Il pourrait être intéressant de placer un nœud R.O.S. dans un testeur de corde par étirement comme ceux utilisés pour calculer la résistance des cordes à la traction. Il faudrait faire deux essais, le premier en configuration normale et le second avec amarrage décroché. Nous ne disposons malheureusement pas de ce type de matériel. Nous sommes preneurs de toute remarque ou suggestion concernant ce nouveau nœud et en particulier d’une proposition de test dynamométrique. |