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Préhistoire et Histoire de l'éclairage

CHRONIQUE DE « Doc Carbur » N° 15

Remerciements : voir en page 1

Sommaire
1. La lampe primitive 9. Le combat gaz/électricité
2. Chandelles, brûle-jonc, ... 10. Le bec Auer
3. Premiers progrès 11. Les lampes à pression
4. Les lampes mécaniques 12. Les lampes sans pression
5. L'arrivée du gaz 13. L'acétylène
6. Le pétrole et ses dérivés 14. Faites revivre les ancêtres
7. L'essence 15. Liens utiles
8. La fée Électricité 16. Exposition sur l'éclairage antique.

 

5. L'arrivée du gaz Saut au début de cette page

Flamme papillonDès le début du XIXe siècle, certains téméraires ont essayé, avec peu ou prou de succès, de s’éclairer au gaz. Qu’il s’agisse de gaz naturel recueilli dans les marais ou de gaz de copeaux de bois chauffés, le principe reste le même : récupérer le gaz, l’épurer, l’amener sous pression via des tuyaux jusqu’à un bec, percé d’un petit trou, où il s’enflamme et éclaire. Flamme papillon

  
  

L’histoire retiendra surtout le nom de Philippe LEBON, inventeur et ardent défenseur de l’éclairage au gaz issu de la distillation du bois. En fait, c'est le gaz extrait de la houille qui l'emporte et le gaz d’éclairage, produit industriellement, apparaît dans les villes dès 1830 environ. Avant d'être distribué, il est lavé et purifié puis est stocké dans un gazomètre, sorte d'immense cloche.

Deux becs papillon classiquesAux premiers becs, simples trous d’épingles, succèdent les becs à flamme papillon (voir Figures 11, 12 & 13) : une flamme plate s’échappe d’une petite boule fendue, permettant ainsi une bonne oxygénation (on retrouve le système de la mèche plate). 

Bec Bengel, sans son verre cylindrique

 


Avec les becs Manchester, deux jets fins s’écrasent et composent une flamme encore plus plate, fixe et brillante. 
Existent aussi des brûleurs reprenant le principe du bec d’Argand, les becs Bengel (voir Figures 14, 15, 16 & 17), à ceci près que le verre reste cylindrique et que la mèche est remplacée par une couronne de petits orifices (environ 0,5 - 1 mm de diamètre). Cette couronne, d'abord en métal, est ensuite en stéatite (silicate de magnésium) qui offre une excellente isolation thermique et réduit l'échauffement. 

Deux becs Argand à gazBec Bengel sur une lampe à pétrole Pour chauffer l'air et limiter ses mouvements, la base du bec est entourée d'une fine toile métallique (voir Figure 15, à droite), de fentes verticales (voir Figure 15, à gauche) ou d'une enveloppe en porcelaine.
  


Les becs d'Argand à gaz offrent une lumière blanche et fixe, bien supérieure aux lampes à huile, en dépit d'une consommation élevée. En général, une petite manette (terminée d'une boule en bois pour ne pas qu'on se brûle !) permet d'abaisser la flamme en veilleuse (voir Figure 17).

 

Bec Bengel en veilleuse (manette invisible)Citons les becs « Quatre-Septembre », employés en 1878 pour la première fois à Paris dans la rue éponyme, en réponse aux lampes à arc de Jablochkoff essayées avenue de l'Opéra. On retrouve le principe du double courant d'air, mais la couronne du bec Bengel est remplacée par plusieurs becs papillons disposés en cercle. Deux coupes de cristal en dessous du bec séparent les courants d'air intérieur et extérieur. Cet appareillage est évidemment réservé aux grands espaces.

Les becs à récupération, plus économiques, utilisent la chaleur de la flamme pour chauffer l'air et ainsi améliorer le rendement.

Plus marginal et bientôt concurrencé par les manchons Auer (voir page suivante), le bec Albo-Carbon enrichit localement le gaz en carbone, pour améliorer son efficacité lumineuse. La flamme chauffe un réservoir rempli de naphtaline, laquelle s'évapore et se mélange au gaz.

Dans les appartements, les appliques sont fixées aux murs et complètent les plafonniers. Les trotteurs, reliés par un tuyau souple, permettent de déplacer la lumière plus librement qu'avec les bras articulés, appelés genouillères. On trouve également des adaptateurs pour convertir ses lampes à pétrole au gaz (voir Figure 16).

    

Une des nombreuses bougies à gaz de coke qui équipait jadis les lustres de la basilique Saint-Denys d'Argenteuil (Val-d'Oise). Leur corps était en céramique et le bec à flamme papillon.


(crédit photographique : Yves S. & Wikipedia)

Allumoirs à alcoolLe gaz libère les utilisateurs des nombreux inconvénients de l’huile, ce qui en fait rapidement l’éclairage urbain par excellence. Il brûle très bien, évitant suie et odeurs, et offre de fortes puissances d’éclairage ; il ne demande aucun autre entretien qu’un époussetage des becs et des globes ; pour allumer le bec, rien de plus simple : craquer une allumette, ouvrir le robinet, attendre quelques secondes, et présenter l’allumette au-dessus du verre (bec d'Argand) ou du globe (bec papillon). Des allumoirs à alcool (espèces de petites lampes), à main ou fixés au bout d’une perche, permettent d’enflammer plusieurs becs sans gâcher une allumette à chaque fois (voir Figure 18). Cependant, on accuse le gaz de ville d'abîmer l'intérieur des salons et d'être mauvais pour la santé. En conséquence, il tardera à s'immiscer dans les salons, où demeureront les bougies et les lampes à huile ou à pétrole.

Mais plus de réservoir à remplir, d’huile à nettoyer ! En contrepartie, il faut rester vigilant quant à la qualité des installations, car la moindre fuite peut être fatale (asphyxie au monoxyde de carbone).
En outre, pour détecter les fuites, on ajoute au gaz une odeur qui disparaît lors de la combustion. Il est également souvent interdit de noyer les canalisations dans les murs ou des plafonds, afin d'éviter l'accumulation du gaz entre les cloisons (d'où l'intérêt des appliques, plus esthétiques).

Ainsi, le gaz d’éclairage a ses partisans qui louent ses avantages, et ses farouches détracteurs qui décrient le manque de sécurité.

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