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Préhistoire et Histoire de l'éclairage

CHRONIQUE DE « Doc Carbur » N° 15

Remerciements : voir en page 1

Sommaire
1. La lampe primitive 9. Le combat gaz/électricité
2. Chandelles, brûle-jonc, ... 10. Le bec Auer
3. Premiers progrès 11. Les lampes à pression
4. Les lampes mécaniques 12. Les lampes sans pression
5. L'arrivée du gaz 13. L'acétylène
6. Le pétrole et ses dérivés 14. Faites revivre les ancêtres
7. L'essence 15. Liens utiles
8. La fée Électricité 16. Exposition sur l'éclairage antique.

7. L'essence  Saut au début de cette page

Lampe MilleBien plus dangereuses sont les premières lampes à essence minérale. L’essence est un résidu très volatil de la distillation du pétrole. À cette époque, elle ne coûte alors presque rien, et plusieurs constructeurs tenteront de fabriquer des lampes dont le réservoir est rempli d’éponge, ou qui utilisent des becs spéciaux...

Lampe borne standard PigeonVers 1860, MILLE propose ses lampes sans liquide (ou gazo-lampes) : le réservoir contient des fibres d’éponge, censées absorber toute l’essence (voir Figure 29). La mèche pleine s'imbibe au contact de cette éponge, et conduit le liquide en haut du bec étroit d'un demi-centimètre et haut de trois environ. La flamme éclaire à peu près comme une bougie, d'une lumière plus blanche, exempte de fumée. Il n'y a en général pas de système de réglage de la hauteur de la mèche, l'appareil étant déjà économique et peu lumineux par rapport aux grosses lampes.
Cette lampe, très populaire, n’est pourtant pas exempte de dangers.

Après quelques essais, PIGEON brevette en 1884 sa fameuse lampe borne standard (voir Figure 30), directement issue de sa lampe de sécurité très massive (à ne pas confondre avec les lampes de sûreté des mineurs !). 


Le principe, novateur, est pourtant simple : une mèche pleine cylindrique de 7 mm de diamètre est enfermée dans un tube ; le bec étanche est vissé sur le réservoir garni de rondelles de feutre (retenant mieux l’essence et ne se désagrégeant pas à son contact). La flamme, réglable, est beaucoup plus haute du réservoir que sur la lampe Mille. La sécurité est totale ! Même inclinée, même la tête en bas, la lampe Pigeon ne risque aucunement d’exploser. 

Sur les poignées, Pigeon inscrit « Mr Pigeon offre 10.000 F garantis au client qui fera exploser une lampe Pigeon garnie de lama comme son réchaud à alcool ». En 1910, il retirera la mention, las des procès frauduleux : il n’aura jamais eu à payer ces fameux dix mille francs !Lampe Pigeon avec bec Anox, et deux lampes toupies.

Lampe Pigeon avec une galerie à flamme plateGalerie Pigeon à flamme plate   
Pigeon dessine de nombreux modèles de réservoirs pour ses lampes, aussi bien petites et fonctionnelles que plus grandes et élégantes. 

Chaque version est en général en laiton poli ou nickelé, et certaines sont ouvragées à la main. Les lampes « toupies » possèdent un réservoir plat et une douille, qui leur permettent de prendre place dans les bougeoirs et les lanternes (voir Figure 33). On peut ainsi continuer à utiliser ses bougeoirs en toute économie !

La lampe Pigeon, qui n’éclaire guère plus qu’une bougie, sert d’éclairage portatif et d’appoint, remplaçant surtout les bougies et bougeoirs. On l'allume pour se déplacer dans les pièces, pour lire le soir, ou pour travailler sans utiliser la coûteuse lampe à pétrole.

Une profusion de modèles différents élargissent la gamme riche et variée. Une galerie spéciale permet de transformer la flamme ronde en flamme plate, bien loin cependant d’égaler les lampes de table et plafonniers à pétrole ou gaz (voir Figures 31 & 32). 

Lampe Gardon à essenceCertains constructeurs prévoient des becs Auer à incandescence (voir page suivante) à adapter, tels le bec Anox (voir Figure 33). Ces systèmes nécessitent un préchauffage et n'ont pas de réel avantage, puisque ce type de petite lampe ne sert à l'origine qu'à remplacer les bougies peu lumineuses, mais suffisantes pour monter se coucher.

Dans les modèles classiques, le petit verre ne joue pas le rôle de cheminée comme pour les gros becs. Il ne sert qu'à protéger la flamme des mouvements d'air et à éviter son contact direct avec les rideaux. Certains modèles teintés ou peints aspirent surtout à un rôle décoratif.

  
Lorsque le brevet tombe dans le domaine public en 1900, de nombreuses copies envahissent les vitrines des quincailliers. Elles sont souvent de moins bonne qualité, mais elles empruntent très fidèlement la taille et la forme de la lampe borne standard. 

D'autres modèles, en revanche, sont plus élégants et leur bec se démarque de celui de Pigeon (par exemple, la lampe Gardon - voir Figure 34).

8. La Fée Électricité  Saut au début de cette page

Lampe électrique à arcBougies Jablochkoff

Mais une autre forme d’éclairage, radicalement différente, menace le gaz et le pétrole : l’électricité!

 Avant 1880, seules étaient employées les lampes à arc (voir Figure 35), très puissantes et émettant une lumière bleutée crue, et par là-même réservées à l’illumination des places, des chantiers, etc. 
Il s'agit d'une étincelle qui porte à incandescence deux charbons conducteurs : les deux sources de lumière s'ajoutent alors. 

De nombreux systèmes de régulation servent à maintenir constant l'espacement entre les deux électrodes. Quant à la fameuse bougie de JABLOCKHOFF (brevetée en 1876 - voir Figure 36), il s'agit de deux charbons parallèles et verticaux, rapprochés, et isolés excepté à leur extrémité. La couche isolante se consume alors en même temps que le carbone, et l'étincelle jaillit à l'extrémité des deux crayons. Les régulateurs complexes deviennent alors superflus !

Monte-et-baisse électriqueLampe à filament en carboneÀ partir de cette date, EDISON invente et développe la lampe à incandescence, en même temps que son concurrent SWAN

Dans une ampoule de verre vidée d’air, le courant électrique passe dans un fil de charbon, qui chauffé se met à briller (l’absence d’oxygène l’empêche de se consumer). La lumière, de même couleur que celle d’une flamme, est douce et agréable (voir Figures 37 & 38).

Edison sait commercialiser son invention, mais surtout il développe le système de distribution électrique. Les douilles des lampes s'adaptent parfaitement au pas des vis des becs de gaz, et les fils peuvent emprunter les canalisations.

Différentes solutions sont envisagées pour améliorer l'efficacité des filaments. Vers 1900, NERST propose une lampe constituée d'un bâton de magnésie ou d'oxydes réfractaires, qui chauffe et brille vivement lorsqu'il est traversé par un courant électrique. On retrouve le principe des lampes Drummond ou Auer. Mais pour amorcer la conduction, il faut chauffer le bâton avec une allumette. Pas très pratique !

Par la suite, les filaments métalliques, en osmium (AUER en 1901) puis en tungstène (COOLIDGE en 1906) donnent toute leur puissance aux lampes à incandescence. Un double spiralage du filament et un remplissage de l'ampoule par du gaz inerte limitent les pertes de chaleur et améliorent encore le rendement et la qualité de la lumière.

Il n’y a pas besoin d’être prolixe pour faire comprendre tous les avantages de l’électricité : peu de chaleur dégagée, plus d’allumette à craquer ; la lampe peut s’allumer et s’éteindre à distance, sans aucune odeur ni dégagement de gaz carbonique ! Les fils électriques et les prises sont plus souples et plus pratiques que les tuyaux de gaz. À ses débuts, l’électricité possède alors une connotation bourgeoise.

Petite anecdote : 
Au début du siècle, une étude dans les salles de classe a montré que l’éclairage au gaz était plus sain que celui par lampes électriques, car la chaleur de combustion brassait l’air qui se renouvelait alors plus facilement.

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