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Préhistoire et Histoire de l'éclairage

CHRONIQUE DE « Doc Carbur » N° 15

Remerciements : voir en page 1

Sommaire
1. La lampe primitive 9. Le combat gaz/électricité
2. Chandelles, brûle-jonc, ... 10. Le bec Auer
3. Premiers progrès 11. Les lampes à pression
4. Les lampes mécaniques 12. Les lampes sans pression
5. L'arrivée du gaz 13. L'acétylène
6. Le pétrole et ses dérivés 14. Faites revivre les ancêtres
7. L'essence 15. Liens utiles
8. La fée Électricité 16. Exposition sur l'éclairage antique.

9. Le combat gaz / électricité : les débuts  Saut au début de cette page

Mais l’électricité a aussi ses partisans, de plus en plus nombreux, qui vont obliger ceux du gaz à réagir, et vite ! D’abord, une pléthore d'inventions peu ou prou performantes permettent d’allumer et d’éteindre les becs sans allumette (systèmes chimiques, à piles électriques, à molette et ferro-cérium comme les briquets...), et à distance à partir d’un interrupteur (câbles souples ou rigides noyés dans les cloisons et plafonds).

Lumière DrummondÉgaler, c’est bien ; surpasser, c’est mieux !


Pour améliorer le rendement lumineux des becs à gaz, on a l'idée de porter à incandescence des corps incombustibles. La « lumière Drummond » est obtenue en chauffant une pastille de chaux à l'aide d'un chalumeau oxy-hydrique (gaz mélangé à de l'oxygène pur juste avant sa sortie du brûleur), parfois remplacé par le système Bunsen (gaz mélangé à l'air ambiant qui entre par des orifices) (voir Figure 39 - l'appareil de cette figure provient d'un projecteur pour voiture automobile). Hélas, elle est trop ponctuelle, puisque seule la face chauffée de la pastille émet de la lumière. Ce système est en revanche parfait pour les projecteurs. Bec à incandescence à la magnésie

 

Plus tard, une toile de fils de platine iridié (bec Sellon) ou de petits crayons de magnésie (voir Figure 40) sont suspendus au-dessus de la flamme, et brillent d'une lumière douce et fixe. Mais on est loin du résultat idéal : le rendement n'est guère meilleur, et dans le cas des peignes de magnésie, ceux-ci perdent la moitié de leur pouvoir éclairant au bout d'une centaine d'heures.

10. Le bec Auer  Saut au début de cette page
Bec Auer (bec intensif)En 1886, suivi d'une seconde version en 1890, naît le bec Auer, ou  bec à incandescence d'AUER VON WELSBACH (voir Figures 41, 42, 43 & 44). 
Après le premier modèle composé de thorium et d'yttrium, un manchon de coton imbibé de nitrates de thorium (99 %) et de cérium (1%) est calciné : il en résulte une « toile » d’oxydes de ces terres rares, qui chauffée à l’intérieur d’une flamme de gaz émet une vive lumière très blanche (voir Figure 44 - ce mélange est 10 fois plus lumineux que l'oxyde de cérium seul, et 70 fois plus que l'oxyde de thorium seul). 
  
Bec renversé au gaz
Plafonnier au gaz, à bec renverséDans une flamme « normale », un dépôt de suie se forme sur le manchon : il faut donc une flamme dite bleue, où la combustion du gaz est totale, par opposition à une flamme blanche où ce sont les particules incandescentes de carbone qui brillent. C’est le principe du bec Bunsen, où avant de brûler le gaz est mélangé à l’air (ce système est toujours utilisé, par exemple dans nos lanternes Campingaz.). 

Le bec intensif (voir Figure 41) possède deux injecteurs superposés et deux couronnes d'appel d'air, pour augmenter la vitesse du mélange gazeux et sa richesse en oxygène.
Manchon Auer renversé
Les becs renversés (voir Figures 42, 43 & 44), inventés peu après, suppriment l’ombre gênante et éclairent vers le bas, comme avec l’électricité. Grâce à cette configuration, les cheminées de verre ne sont plus indispensables.

L’efficacité et la qualité lumineuses des becs Auer surpassent celles des lampes électriques, d’où une concurrence acharnée entre les deux camps. On reprochera aux becs à manchon d’émettre souvent un léger sifflement, pendant que la lumière trop blafarde manque d’intimité.

En même temps, les lampes électriques progressent (filament de tungstène, gaz inerte dans l’ampoule, double spiralage du filament plus chaud, plus blanc et plus brillant), chassant définitivement l’éclairage au gaz dans les années 1930.

Dans les campagnes, où le gaz de ville n’arrivera jamais et où l’électricité tarde jusqu’en 1940, avant la fin du XIXe siècle il n’y a que très peu d’améliorations. L’introduction des becs Auer est alors un grand progrès, dans des lampes à pétrole (Aladdin par exemple), comme dans celles à gaz d’essence, de pétrole ou d’alcool. Pour ces dernières, on distingue les lampes dites « à pression », et celles « sans pression ».

11. Les lampes à pression  Saut au début de cette page
Lanterne Vapalux à gaz de pétroleDans ce premier type (Coleman, Petromax,...), le liquide est pressurisé à l’aide d’une pompe, et se transforme en gaz. Grâce à l’emploi de becs renversés, la chaleur de la flamme permet ensuite de maintenir une certaine pression. Ce type d’éclairage est très efficace, grâce au haut débit de gaz, mais peut s’avérer dangereux. Les lampes à pression utilisant le pétrole (voir Figure 45) nécessitent un préchauffage préalable : on allume alors une coupelle remplie d’alcool placée à la base du tuyau (appelé générateur) qui amène le gaz au bec.Applique à essence à bec renversé

Dans les plafonniers d’appartement, le réservoir est souvent placé au-dessus du ou des becs renversés, ce qui évite toute ombre gênante (voir Figure 47). Celui des appliques est latéral, contre le mur (voir Figures 46 & 47). 

Publicité pour des lampes à pression Lorsque le réservoir est situé en bas, comme c’est le cas des lampes de table ou des lanternes, le générateur masque une partie de la lumière. 
Il est bien sûr possible d’utiliser deux becs (c’est encore le cas dans les lampes Coleman), mais sur les côtés ce n’est alors qu’un seul manchon qui éclaire. L’astuce de quelques constructeurs (Vapalux,...) est de placer le manchon autour du générateur (voir Figure 45).
Certaines installations sont dotées d'un réservoir extérieur, placé en hauteur, qui alimente plusieurs becs via des tubes très fins, la pression n'étant due qu'à l'effet de gravité.
A noter également qu'il existe des lampes à pression à becs papillon, là où les manchons risquent d'être abîmés : foires, chantiers,...

12. Les lampes sans pression  Saut au début de cette page

Plus sûres mais moins performantes, les lampes sans pression n’ont pas de réservoir pressurisé (Titus de Tito-Landi notamment - voir Figures 49 & 50). Des becs peuvent même être adaptés à des lampes à pétrole (voir Figure 48). On chauffe le brûleur pendant environ deux ou trois minutes à l’aide d’une flamme à alcool, et c’est à l’intérieur du bec que la pression monte, l’essence étant amenée via une mèche en coton. Là encore, c’est la chaleur de la flamme qui maintient la pression. Ces lampes éclairent bien moins que les précédentes, sont fastidieuses à allumer, mais on y gagne en sécurité !

Le liquide utilisé pour chauffer les becs est l’alcool, car il ne fume pas et par conséquent sa flamme ne noircit pas l'appareil.

Publicité pour un bec à incandescence Lanterne Tito Landi sans pression Petite lampe Tito Landi, à insérer dans un bougeoir

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